AUMOINS J'AURAIS LAISSE UN BEAU CADAVRE d'apres Hamlet de William Shakespeare adaptation, mise en scene, conception visuelle et scenographique Vincent Macaigne scenographie Benjamin Hautin, Julien Peissel accesoires Lucie Basclet lumieres Kelig Le Bars son Loic Le Roux assistanat Marie Ben Bachir technique et production Festival d'Avignon avec

LE MEILLEUR DU FESTIVAL 2011 Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre Posted by redaction on 30 juillet 2011 Commentaires fermĂ©s sur LE MEILLEUR DU FESTIVAL 2011 Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre Un splendide Vincent Macaigne, tout en fureur et en folie. Le trĂšs shakespearien Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre se jouait au CloĂźtre des Carmes jusqu’au 19 juillet. Lire NOTRE ARTICLE Photos Christophe Raynaud de Lage Retrouvez-nous sur INFERNO, revue des scĂšnes contemporaines SUR LE VIF DerniĂšre du Vincent Macaigne
 ATTENTE PATIENTE DerniĂšre du Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre de Vincent Macaigne ce mardi 19 juillet 2011 vers 21 h. C’est la file d’attente devant le CloĂźtre des Carmes de ceux qui n’ont pu avoir de billets. Certains sont lĂ  depuis 8 h. le matin ! DĂźnette, campement impromptu, bavardages
 Le CloĂźtre 
 Lire la suite → FESTIVAL D’AVIGNON DerniĂšre du Beau cadavre de Macaigne Posted by redaction on 19 juillet 2011 Commentaires fermĂ©s sur FESTIVAL D’AVIGNON DerniĂšre du Beau cadavre de Macaigne Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre. C’est la derniĂšre ce soir 19 juillet du superbe Vincent Macaigne, au CloĂźtre des Carmes h
 En espĂ©rant qu’il s’arrĂȘte de pleuvoir ! Un des deux ou trois meilleurs spectacles du Festival, jusqu’à prĂ©sent
 Magistral et trĂšs shakespearien. Cf notre NOTRE ARTICLE AU MOINS J’AURAI LAISSE UN BEAU CADAVRE Un Hamlet d’appellation d’origine, furieusement Ă©lisabethain, par Vincent Macaigne Posted by redaction on 14 juillet 2011 7 commentaires VU Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre / Vincent Macaigne / CloĂźtre des Carmes / Jusqu’au 19 juillet / h. Ouaoh ! Autant le dire tout de suite, ce Macaigne a les cojones bien arrimĂ©es ! Et sa troupe, bande furieuse de comĂ©diens sous speed, n’a rien Ă  lui envier
 Le CloĂźtre des Carmes accueille 
 Lire la suite → SUR LE VIF Salut du Beau cadavre de Macaigne au CloĂźtre des Carmes Posted by redaction on 14 juillet 2011 Un commentaire VU Ce Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre, qui restera certainement comme l’un des meilleurs spectacles de cette 65e Ă©dition du Festival d’Avignon.. On le recommande absolument. VidĂ©o un petit aperçu de l’ovation qu’il a reçue ce 10 juillet dernier
 VINCENT MACAIGNE L’Idiot vu de dos Posted by redaction on 8 juillet 2011 Commentaires fermĂ©s sur VINCENT MACAIGNE L’Idiot vu de dos FESTIVAL D’AVIGNON 2011. On y court Vincent Macaigne / Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre / Du 9 au 19 juillet / h. / CloĂźtre des Carmes. Ci-dessus Extrait de L’Idiot vu de dos » VINCENT MACAIGNE aura laissĂ© un beau cadavre Posted by redaction on 21 juin 2011 Un commentaire NOTRE CHOIX dans le programme du Festival Vincent Macaigne / AU MOINS J’AURAI LAISSE UN BEAU CADAVRE Vincent Macaigne est actuellement au CloĂźtre des Carmes, en pleine rĂ©pĂ©tition de sa piĂšce Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre » créée pour le prochain Festival d’Avignon. Vibrionnant, le jeune metteur en scĂšne promet une vision 
 Lire la suite → 65e FESTIVAL D’AVIGNON Un entretien avec Vincent Macaigne Posted by redaction on 17 juin 2011 Commentaires fermĂ©s sur 65e FESTIVAL D’AVIGNON Un entretien avec Vincent Macaigne LES CHOIX DU BRUIT DU OFF Vincent Macaigne, actuellement en pleine rĂ©pĂ©tition au CloĂźtre des Carmes, Ă©voque sa crĂ©ation 2011 pour le Festival d’Avignon, Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre », adaptĂ©e du Hamlet de Shakespeare, qu’il jouera du 9 au 19 juillet Ă  relĂąche le 14 dans ce mĂȘme CloĂźtre des Carmes. 
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Uncadavre découvert dans un bosquet en Dordogne. Des chasseurs ont trouvé un corps, dimanche 27 octobre au matin, à quelques mÚtres d'une route départementale sur la commune de Sainte
Pascal RĂ©nĂ©ric son actualitĂ© culturelle DĂ©couvrez toute l'actualitĂ© culturelle prĂ©sente, passĂ©e et future de Pascal RĂ©nĂ©ric, que l'on a dĂ©jĂ  pu voir dans 17 spectacles et 8 films Ă  Paris. Spectacle Ă  l'affiche avec Pascal RĂ©nĂ©ric Retrouvez tous les spectacles programmĂ©s Ă  Paris et ses environs dans lesquels Pascal RĂ©nĂ©ric est prĂ©sente. RĂ©servez vos billets directement via notre billetterie en ligne. Du 12 janvier 2023 au 29 janvier 2023 ComĂ©die et tragĂ©die tout ensemble, Ă  chaque instant, cette piĂšce est un classique Ă©brĂ©chĂ©, bizarre, trĂšs drĂŽle et trĂšs dur. Une Ɠuvre d’hier pour aujourd’hui. Sa programmation en images Mieux connaĂźtre l'artiste... la biographie Date de naissance 1 mai 1976. Pascal RĂ©nĂ©ric est un acteur, comĂ©dien et rĂ©alisateur français. Ayant passĂ© son enfance Ă  Meudon, dans les Hauts-de-Seine, il pratique le théùtre d’improvisation au sein de la LISA, parrainĂ©e par Jacques Livchine. Fils et petit-fils d’ingĂ©nieurs, il poursuit Ă  Paris des Ă©tudes supĂ©rieures scientifiques Ă  l’ESME. ParallĂšlement, il suit les ateliers du soir du Théùtre National de Chaillot avec AbbĂšs Zahmani. Puis il intĂšgre le CNSAD, promotion 2001. En 2001, mis en scĂšne par Jacques Lassalle dans L'Ecole des femmes, il rencontre Olivier Perrier et son village d’HĂ©risson. Il y rĂ©alise trois films. En 2005, commence une longue collaboration avec Vincent Macaigne. Il joue le prince Mychkine dans L’Idiot !, Hamlet dans Au moins, j'aurai laissĂ© un beau cadavre, et joue dans son premier long mĂ©trage Pour le rĂ©confort. Il collabore aussi avec Cyril Teste Direct, Electronic City, Reset. Pascal RĂ©nĂ©ric est remarquĂ© en Jean Moulin pour Jean-Marie Besset, en Treplev chez Philippe Adrien, en Bottom avec Georges Lavaudant et en Goloubkov chez Macha Makeieff. Il est ensuite Monsieur Jourdain dans les 250 reprĂ©sentations du Bourgeois gentilhomme mis en scĂšne par Denis PodalydĂšs en 2012, dont les derniĂšres se jouent Ă  l'OpĂ©ra royal de Versailles en 2022. Il est Ă  l'affiche de Gatsby le magnifique au Théùtre du ChĂątelet en 2022, aux cĂŽtĂ©s de Sofiane Zermani et Lou de LaĂąge. En tant qu'acteur au cinĂ©ma, il est notamment Ă  l'affiche de Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques ? de Marie Garel Weiss, de La Vraie Famille de Fabien Gorgeart 2021 et de Notre Dame brĂ»le de Jean-Jacques Annaud 2022. Tous les Ă©vĂ©nements culturels passĂ©s avec Pascal RĂ©nĂ©ric Pascal RĂ©nĂ©ric a dĂ©jĂ  jouĂ© Ă  Paris ou dans sa rĂ©gion ! DĂ©couvrez les Ă©vĂ©nements culturels, ainsi que les films, dans lesquels l'artiste est apparue ces derniĂšres annĂ©es. Spectacles au théùtre et Concerts 17 2023 - Théùtre des Bouffes du Nord L'Orage Jeu PiĂšces de théùtre / du 12 janvier 2023 au 29 janvier 2023. D'Alexandre Ostrovski, mise en scĂšne Denis PodalydĂšs. 2022 - OpĂ©ra royal - ChĂąteau de Versailles Le Bourgeois gentilhomme Jeu PiĂšces de théùtre / du 9 juin 2022 au 19 juin 2022. De MoliĂšre, mise en scĂšne Denis PodalydĂšs, chorĂ©graphie Kaori Ito, composĂ© par Jean-Baptiste Lully, dirigĂ© par Christophe Coin. 2022 - Théùtre du ChĂątelet Gatsby le magnifique Jeu Spectacles musicaux / du 16 fĂ©vrier 2022 au 20 fĂ©vrier 2022. De Francis Scott Fitzgerald, mise en scĂšne Alexandre Plank, dirigĂ© par Issam Krimi. 2020 - OpĂ©ra royal - ChĂąteau de Versailles Le Bourgeois gentilhomme Jeu OpĂ©ras / Ballets-Danse / du 11 juin 2020 au 21 juin 2020. De MoliĂšre, mise en scĂšne Denis PodalydĂšs. 2020 - Les GĂ©meaux Architecture Jeu PiĂšces de théùtre / du 24 janvier 2020 au 1 fĂ©vrier 2020. Texte, mise en scĂšne et installation Pascal Rambert. 2019 - Théùtre des Bouffes du Nord Architecture Jeu PiĂšces de théùtre / du 6 dĂ©cembre 2019 au 22 dĂ©cembre 2019. De et mise en scĂšne Pascal Rambert. 2018 - Le Forum - La Bellevilloise Concert Classique / du 25 mars 2018 au 25 mars 2018. Pascal RĂ©nĂ©ric comĂ©dien, Momo Kodama piano et OlivĂ© baryton, au programme Ɠuvres de Debussy. 2017 - TGP - Théùtre GĂ©rard Philipe La Fuite ! ComĂ©die en huit songes... Jeu PiĂšces de théùtre / du 29 novembre 2017 au 17 dĂ©cembre 2017. Mise en scĂšne Macha MakeĂŻeff . 2017 - OpĂ©ra royal - ChĂąteau de Versailles Le Bourgeois gentilhomme OpĂ©ras / Ballets-Danse / du 12 janvier 2017 au 15 janvier 2017. De MoliĂšre, Jean-Baptiste Lully, mise en scĂšne Denis PodalydĂšs. 2015 - Théùtre des Bouffes du Nord Le Bourgeois gentilhomme PiĂšces de théùtre / du 26 juin 2015 au 26 juillet 2015. De MoliĂšre et Lully, mise en scĂšne Denis PodalydĂšs. 2014 - Théùtre Nanterre-Amandiers Idiot ! Parce que nous aurions dĂ» nous aimer PiĂšces de théùtre / du 4 novembre 2014 au 14 novembre 2014. D'aprĂšs Fiodor DostoĂŻevski, adaptation et mise en scĂšne Vincent Macaigne. 2014 - Théùtre de la Ville Idiot ! Parce que nous aurions dĂ» nous aimer PiĂšces de théùtre / du 1 octobre 2014 au 12 octobre 2014. D'aprĂšs DostoĂŻevski, mise en scĂšne Vincent Macaigne. 2014 - La Colline - Théùtre national Trafic PiĂšces de théùtre / du 8 mai 2014 au 6 juin 2014. De Yoann Thommerel, mise en scĂšne Daniel Jeanneteau, Marie-Christine Soma. 2014 - OpĂ©ra royal - ChĂąteau de Versailles Le Bourgeois gentilhomme PiĂšces de théùtre / du 6 fĂ©vrier 2014 au 9 fĂ©vrier 2014. De MoliĂšre et Jean-Baptiste Lully, mise en scĂšne Denis PodalydĂšs, direction musicale Christophe Coin. 2012 - Théùtre des Bouffes du Nord Le Bourgeois gentilhomme PiĂšces de théùtre / du 19 juin 2012 au 21 juillet 2012. ComĂ©die-ballet de MoliĂšre, musique Lully, mise en scĂšne Denis PodalydĂšs. 2011 - Chaillot – Théùtre National de la Danse Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre PiĂšces de théùtre / du 2 novembre 2011 au 11 novembre 2011. D'aprĂšs "Hamlet" de William Shakespeare, mise en scĂšne Vincent Macaigne. 2010 - TGP - Théùtre GĂ©rard Philipe Reset PiĂšces de théùtre / du 4 fĂ©vrier 2010 au 21 fĂ©vrier 2010. De et mise en scĂšne Cyril Teste. Filmographie 8 2021 - La Vraie Famille interprĂ©tation Maxime Drame / France / RĂ©alisĂ© par Fabien Gorgeart Anna, 34 ans, vit avec son mari, ses deux petits garçons et Simon, un enfant placĂ© chez eux par l’Assistance Sociale depuis l’ñge de 18 mois, qui a dĂ©sormais six ans. 2021 - Le Parfum Vert interprĂ©tation Vlad ComĂ©die / France / RĂ©alisĂ© par Nicolas Pariser 2019 - Alice et le Maire interprĂ©tation Xavier ComĂ©die dramatique / France / RĂ©alisĂ© par Nicolas Pariser En panne d'idĂ©es, un Ă©dile en charge de la ville de Lyon depuis 30 ans retrouve un second souffle grĂące Ă  une jeune et brillante philosophe. 2017 - Pour le rĂ©confort interprĂ©tation Pascal Drame / France / RĂ©alisĂ© par Vincent Macaigne Un frĂšre et une sƓur doivent vendre un terrain dont ils ont hĂ©ritĂ© Ă  des gens restĂ©s sur place, dĂ©cidĂ©s Ă  faire de l'argent et qu'ils mĂ©prisent. 2016 - L'IndomptĂ©e interprĂ©tation Pierre Drame / France / RĂ©alisĂ© par Caroline Deruas À la Villa MĂ©dicis, une Ă©crivaine pensionnaire, venue avec son mari et sa fille, se lie d'amitiĂ© avec une photographe qui perçoit des phĂ©nomĂšnes Ă©tranges. 2012 - Le Bourgeois gentilhomme interprĂ©tation Monsieur Jourdain Retransmission - Théùtre / RĂ©alisĂ© par MoliĂšre MaĂźtre de musique, maĂźtre Ă  danser, maĂźtre d'armes ou de philosophie, billets doux, rendez-vous secrets monsieur Jourdain s'est mis en tĂȘte des idĂ©es de noblesse et de galant homme. 2004 - Les Parrains interprĂ©tation RĂ©my / Max ComĂ©die dramatique / France / RĂ©alisĂ© par FrĂ©dĂ©ric Forestier Quatre anciens truands se retrouvent aprĂšs vingt ans de sĂ©paration. Un problĂšme se pose lorsqu'il s'agit de partager le fruit d'un hold-up ! 2000 - Bon plan interprĂ©tation Lionel ComĂ©die / France / RĂ©alisĂ© par JĂ©rĂŽme Levy 3 filles et 2 garçons se refont en 10 jours le bon vieux plan du routard estival. Des coffee-shops d'Amsterdam en galĂšres de squatts et rencontres ahurissantes, ils se font plein de souvenirs pour le jour oĂč ils seront rangĂ©s des sacs Ă  dos. Newsletter Chaque mercredi, le meilleur des sorties culturelles Ă  Paris. RĂ©seaux sociaux Suivez-nous sur Instagram, Facebook ou Twitter
LePoint Pop « Simetierre » : le cadavre a de beaux restes. Cette nouvelle adaptation du classique de Stephen King fait l'effort appréciable de proposer du neuf, mais rate la réanimation dans

Si le cinĂ©ma Français existe par une centaine de films chaque annĂ©e, il est bien entendu que dix ou douze seulement mĂ©ritent de retenir l’attention des critiques et des cinĂ©philes, l’attention donc de ces Cahiers. » 2014 AnnĂ©e Truffaut. Exposition Ă  la CinĂ©mathĂšque de Paris, rĂ©trospectives, cĂ©lĂ©bration institutionnelle, reconnaissance gĂ©nĂ©rationnelle. UnanimitĂ© pour louer l’hĂ©ritage d’un des pĂšres fondateurs de la Nouvelle Vague. L’exposition de la CinĂ©mathĂšque, riche de documents et Ă©mouvante par instants, s’achĂšve pourtant par une sĂ©quence troublante la projection d’une vidĂ©o oĂč l’on voit de jeunes comĂ©diens interprĂ©ter une scĂšne de Truffaut, parler. Qui sont-ils ? D’oĂč viennent-ils ? Pourquoi nous les montre-t-on se montrer ? Ils jouent mal, n’ont rien Ă  dire. La sĂ©quence est gĂȘnante. Leurs noms sont affichĂ©s la moitiĂ© ou presque sont des fils/fille de » Garrel, Haenel, Bonitzer, etc. Le metteur en scĂšne Vincent Macaigne adoubĂ© par la critique pour son dernier spectacle au Théùtre de la ville de Parisest bien entendu de la partie. De quoi sont-ils le nom ? De l’hĂ©ritage aux hĂ©ritiers, il n’y a qu’un pas il est franchi, sans que personne ne sourcille. CinĂ©ma, théùtre, mĂ©dia, mĂȘme rĂ©seau, mĂȘme processus de lutte des places quelle que soit la vacuitĂ© du propos et de la dĂ©marche. Mais finalement, est-ce si surprenant de voir le cinĂ©ma de Truffaut aboutir au conformisme creux et plat des annĂ©es 2010 ? Le lyrisme et l’exploration du soi prĂ©sents dans ses films ont prĂ©figurĂ© le dĂ©lire Ă©gotique de la sociĂ©tĂ© du spectacle qui tĂ©lĂ©ramise le cinĂ©ma comme les arts du spectacle. OĂč sont Jean Eustache, Philippe Garrel, scandaleusement absents, eux, de la rĂ©trospective, les seuls Ă  avoir travaillĂ© le versant nĂ©gatif de la naĂŻvetĂ© truffaldienne ? Godard, Ă  peine Ă©voquĂ©, leur brouille, ses raisons personnelles et artistiques, inexistante. AgnĂšs Varda, Jacques Demy, et d’autres enfants cinĂ©matographiques de Truffaut, laissĂ©s de cĂŽtĂ©. Tous ces auteurs qui ont travaillĂ© formellement l’hĂ©ritage de Truffaut sont remplacĂ©s par une jeunesse dĂ©jĂ  vieillie par les combats mondains. De l’exposition, je ne garde que ceci un objet fĂ©tiche qui n’a d’autre consistance qu’un plaisir vide et Ă©phĂ©mĂšre. Alors mĂȘme que les portes Ă©taient ouvertes, elles se referment sur la jeune arriĂšre-garde française. DĂ©finitivement Godard, Garrel, Eustache. De 2014 Ă  1954. Cette annĂ©e-lĂ , Truffaut publie un article demeurĂ© cĂ©lĂšbre Une Certaine Tendance du CinĂ©ma français. 60 ans plus tard, quelle boucle enchevĂȘtre ce propos novateur Ă  ce qui s’en est suivi? Quelle crĂ©ativitĂ© le théùtre français a-t-il donnĂ© Ă  voir dans une annĂ©e marquĂ©e notamment par le Festival d’Avignon prĂ©sidĂ© par Olivier Py, le conflit des intermittents, le Festival d’Automne, et d’autres manifestations encore ? Je laisse de cĂŽtĂ© la question de savoir pourquoi le propos de Trufaut s’est finalement retournĂ© contre lui, et comment, aprĂšs Les 400 coups, il a pu reproduire le cinĂ©ma archaĂŻque qu’il abhorrait. La force du texte, elle, reste intacte ; elle tient Ă  l’absolue actualitĂ© du propos, mais presque en nĂ©gatif. Truffaut oppose cinĂ©ma de texte et cinĂ©ma de metteur en scĂšne, cinĂ©ma de la tradition et de la qualitĂ© » et cinĂ©ma d’auteur. Il Ă©crit Ă  un moment Eh bien je ne puis croire Ă  la co-existence pacifique de la Tradition de la QualitĂ© et d’un cinĂ©ma d’auteur.» La guerre que s’apprĂȘtent Ă  mener Truffaut et ses futurs-amis, c’est le refus de la Tradition et de la QualitĂ©, cette position est irrĂ©conciliable. Et bien pourtant, 2014 a vu se poursuivre le processus inverse la fusion des deux et leur dilution rĂ©ciproque. Je gĂ©nĂ©ralise, il y a bien entendu des exceptions Ă  cela HypĂ©rion de Marie-JosĂ©e Malis, Bit de Maguy Marin, et d’autres encore, mais elles sont relĂ©guĂ©es Ă  la marge. Je me souviens du “Py-ĂȘtre“ Festival d’Avignon 2014, son inconsistant théùtre du retour au texte». Comme si le salut pouvait venir d’une divine poĂ©tique qui suffirait Ă  faire oeuvre. Des mots-valises entendus Ă  foison, comme pour faire oublier que l’heureux Ă©lu posait les siennes absolument partout, et entendait que cela se voie. C’est donc cela Une certaine tendance du théùtre français. Mettre en avant le verbe pour s’exposer Ă  la pleine lumiĂšre, au risque que le verbeux et le verbiage peinent Ă  masquer les ambitions personnelles. Mais ce n’est pas tout car, comme l’écrit Truffaut Vive l’audace certes, encore faut-il la dĂ©celer oĂč elle est vraiment. » L’adaptation de L’Idiot par Vincent Macaigne, par exemple, est-elle drapeau rĂ©volutionnaire ou sac plastique, effigie cynique de la sociĂ©tĂ© de consommation ? OĂč se trouvent la prise de risque vĂ©ritable, la violence symbolique ? Peut-on croire Ă  la subversion par les cris, par le cru, par une dĂ©bauche d’images et de moyens
 quand c’est peut-ĂȘtre en rĂ©alitĂ© la subvention qui est recherchĂ©e, qui se trame, qui se joue derriĂšre ces appareils ? Poursuivons avec Truffaut Le trait dominant du rĂ©alisme psychologique est sa volontĂ© anti-bourgeoise. Mais qui sont Aurenche et Bost, Sigurd, Jeanson, Autant-Lara, Allegret, sinon des bourgeois, et qui sont les cinquante mille nouveaux lecteurs que ne manque pas d’amener chaque film tirĂ© d’un roman, sinon des bourgeois ? » Il suffit de remplacer ces noms par ceux de la nouvelle gĂ©nĂ©ration ». La bourgeoisie, c’est la reproduction sociale, par le capital, les codes, le rĂ©seau, la culture ; la reproduction d’idĂ©es, par le conformisme. C’est la lutte des places, peu importe ce qu’on y fait, ce qu’on y dit il faut en ĂȘtre. Que propose le jeune metteur en scĂšne Sylvain Creuzevault comme pensĂ©e politique dans Le Capital ? La dĂ©construction permanente rire de tout pour Ă©viter de penser quoi que ce soit. Rire entre soi de rĂ©fĂ©rences communes, ni approfondies, ni complexifiĂ©es. Et que dire de “RĂ©pĂ©tition” de Pascal Rambert ? LĂ  encore, la dĂ©construction comme cache-misĂšre, comme jeu de miroirs, et peu importe s’il ne reflĂšte rien d’autre que le vide. La tentative initiĂ©e par Philippe Quesne de mettre en scĂšne l’enfance dans Next Day ? Mais oĂč sont donc les enfants de Nanterre, ceux qu’on trouverait par exemple dans les Ă©coles de la ville ? Nous avons des apothicaires qui font leurs comptes au lieu d’artistes capables de nous aider Ă  penser le monde contemporain. Dans une sociĂ©tĂ© en crise, oĂč sont les marginaux, les dĂ©laissĂ©s, les exclus ? On a beau chercher, on ne les voit pas. Il est plus que temps d’ouvrir la scĂšne et les théùtres aux acteurs sociaux, aux prĂ©caires, aux enfants, aux personnes issues de l’immigration, Ă  tous ceux qui n’appartiennent pas au monde de la culture Quelle est donc la valeur d’un cinĂ©ma anti-bourgeois fait par des bourgeois, pour des bourgeois ?» demande Truffaut. Quelle est donc la valeur d’un théùtre anti-bourgeois fait par des bourgeois, pour des bourgeois ? Des portes sont ouvertes en 2014, certaines oeuvres ont marquĂ© les esprits celles d’AngĂ©lica Liddell, Pippo Delbono, RomĂ©o Castellucci, Matthew Barney, William Forsythe, proposĂ© un dispositif radical, Ă  la mesure des enjeux contemporains. En 2015, il faudra creuser ce sillon. Car il vient de loin, et ne date pas d’aujourd’hui sur mon fil d’actualitĂ© Facebook, un ami renvoie au blog de Pierre Assouline qui retranscrit sa discussion avec Mickael Lonsdale. Ce dernier Ă©voque Beckett, qui avait dĂ©jĂ  perçu cet enjeu Ă  l’époque AprĂšs sa mort, j’ai relu tout ce qu’il a Ă©crit. J’ai compris qu’il ne parlait que des pauvres, des fous, des clodos, des dĂ©traquĂ©s, des rejetĂ©s de la sociĂ©tĂ©, alors que depuis des siĂšcles, le théùtre nous faisait vivre certes des situations tragiques mais auprĂšs de rois, de puissants. Sans son humour, ce serait intenable. Sa compassion pour l’humanitĂ© est incroyable. Je l’ai bien connu dans sa vie privĂ©e discrĂštement, il aidait les gens, les secourait lorsqu’ils Ă©taient malades. Sa femme l’ayant fichu dehors Ă  cause de leurs disputes, il vivait dans une maison de retraite tout prĂšs de chez lui ; mais quand elle est morte, il a prĂ©fĂ©rĂ© rester parmi mes semblables » disait-il, au lieu de rentrer chez lui. Jusqu’à la fin, il faisait les courses pour un couple qui ne pouvait plus se dĂ©placer. La gĂ©nĂ©rositĂ© de cet homme ! DĂšs lors que l’on essaie de sauver les gens, c’est de l’ordre de l’amour, donc Dieu est lĂ . Mais de tout cela, on ne parlait pas en marge des rĂ©pĂ©titions. Pourtant j’ai créé ComĂ©die dont on peut associer la diction Ă  celle des monastĂšres. Recto tono ! Une vitesse de mitrailleuse ! Sans inflexion ni psychologie. Une machine ! MĂȘme si son inspiration pouvait ĂȘtre picturale, le Caravage surtout qu’il allait voir en Allemagne. En attendant Godot est nĂ© de la vision d’un tableau. Pour le reste, Beckett c’était saoĂ»lographie totale. » / Sylvain Saint-Pierre – Tadorne Étiquettes Angelica Liddell, Maguy Marin, Marie-JosĂ© Malis, Pippo Delbono, RomĂ©o Castellucci, Sylvain Crevezault, Vincent Macaigne, William Forsythe Pourquoi n’écris-tu plus sur le Tadorne ? ». Parce que le théùtre ne me donne plus la parole »  Depuis la rentrĂ©e le processus avait dĂ©jĂ  commencĂ© au festival d’Avignon, gĂ©nĂ©ration Py, je suis un spectateur passif, en attente d’une expĂ©rience qui ne vient pas. Je ressens un fossĂ©, un gouffre, entre des gestes artistiques verticaux et ma capacitĂ© Ă  les accueillir, avec mes doutes, mes forces et mes questionnements. Je reçois des propos qui ne me sont pas adressĂ©s, juste pensĂ©s pour un microcosme culturel qui adoube, exclut, promeut. A lui seul, il a souvent Ă©tĂ© public d’un soir
notamment lors du festival de crĂ©ation contemporaine Actoral Ă  Marseille. Ce que j’y ai vu m’est apparu dĂ©sincarnĂ©, hors de propos parce que sans corps. Le spectacle dit vivant » s’est rĂ©vĂ©lĂ© mortifĂšre le rapport au public n’est plus LA question. Il y a bien eu le metteur en scĂšne japonais Toshiki Okada avec Super Premium Sof Double ». Son Ă©criture oĂč se mĂȘlent mouvements et mots est une avancĂ©e pour relier corps et pensĂ©e visant Ă  nous dĂ©crire l’extrĂȘme solitude des travailleurs japonais qui trouvent dans les supermarchĂ©s ouverts la nuit de quoi puiser l’énergie d’un espoir de changement. Je suis restĂ© longtemps attachĂ© Ă  ces personnages Ă  priori automatisĂ©s dans leurs gestes, mais oĂč se nichent des interstices oĂč la poĂ©sie prend le pouvoir. Il y a bien eu La noce » de Bertolt Brecht par le collectif In Vitro emmenĂ© par Julie Deliquet au TGP dans le cadre du festival d’Automne Ă  Paris. Une table, un mariage, une famille et des amis. C’est magnifiquement jouĂ©, incroyablement incarnĂ© pour dĂ©crire cette Ă©poque les annĂ©es 70 oĂč la question du corps Ă©tait politique. Mais une impression de dĂ©jĂ  vu GwenaĂ«l Morin, Sylvain Creuzevault me rend trop familier avec le jeu des acteurs pour que j’y voie un théùtre qui renouvellerait sa pensĂ©e. Il y a eu Vincent Macaigne avec “Idiot! parce que nous aurions dĂ» nous aimer“, chouchou des institutions et de la presse depuis son dernier succĂšs Ă  Avignon. À peine arrivĂ© au Théùtre de la Ville Ă  Paris, le bruit est une violence. Vincent Macaigne et ses acteurs s’agitent dans le hall et dans la rue. Les mĂ©gaphones nous invitent Ă  fĂȘter l’anniversaire d’Anastasia, l’une des hĂ©roĂŻnes de L’idiot » de Fiodor DostoĂŻevski. En entrant dans la salle, nous sommes conviĂ©s Ă  monter sur scĂšne, pour boire un verre » Ainsi, le public est chauffeur de salle, rĂ©duit Ă  un Ă©lĂ©ment du dĂ©cor. Il rĂšgne une ambiance insurrectionnelle quelques spectateurs sont sur scĂšne tandis qu’un acteur le Prince observe, immobile, illuminĂ© par un faisceau de lumiĂšre. C’est fascinant parce que le sens du théùtre s’entend. Mais cette force va rapidement s’épuiser. Parce que Vincent Macaigne s’amuse comme un gosse Ă  qui l’on aurait donnĂ© tout l’or du monde ici, l’argent public coule Ă  flot pour transposer cet Idiot en Ă©vitant de passer par la case politique. Car il n’a aucun sens politique on se casse la gueule pour faire diversion genre humour plateau de tĂ©lĂ©, on gueule pour habiter les personnages, on noie le propos dans une scĂ©nographie d’un type parvenu au sommet parce que les professionnels culturels sont aveuglĂ©s par le pouvoir de la communication. Macaigne leur rend bien tout respire la vision d’un communicant. Jusqu’à cette scĂšne surrĂ©aliste Ă  l’entracte oĂč, face au bar, il pousse un caisson tandis que se tient debout le Prince. Macaigne pousse
invite le public Ă  applaudir mais qui ne rĂ©pond pas. La scĂšne aurait pu faire de l’image, mais Macagine est pris Ă  son propre piĂšge il fait du trĂšs mauvais théùtre de rue. Mais qu’importe, le jeune public et une classe sociale branchĂ©e y trouvent leur compte le théùtre peut aussi faire du bruit et de l’image, cĂ©lĂ©brer le paraĂźtre et la vacuitĂ© de l’époque. On se perd trĂšs vite dans les personnages parce que l’effet prend le pas sur la relation souvent rĂ©duite Ă  un geste, une interpellation, parce que les dialogues sont Ă  l’image d’un fil de discussion sur Facebook. Avec Vincent Macaigne, le théùtre est un produit de surconsommation. C’est pathĂ©tique parce que les acteurs se dĂ©battent en gueulant et que cela ne fait jamais silence; parce que Macaigne se fait une Ă©trange conception du public Ă  son service. C’est pathĂ©tique parce que ce théùtre du chaos ne crĂ©e aucun dĂ©sordre il profite juste de nos errances. Il y a bien eu Impermanence » du Théùtre de l’Entrouvert, spectacle dit jeune public » co-diffusĂ© par le Théùtre Massalia et la CriĂ©e de Marseille. Dans la salle, une fois de plus, beaucoup de professionnels. Il y a trĂšs peu d’enfants. Au cƓur de la Belle de Mai, il n’y a aucune famille de ce quartier trĂšs populaire. Jeune public ou pas, la fracture sociale est la mĂȘme. Le théùtre dit contemporain ne s’adresse plus au peuple. S’adresse-t-il seulement aux enfants alors que mon filleul de 9 ans ne voit pas toute la scĂšne parce qu’il est trop petit le théùtre ne dispose d’aucun coussin pour lui? La feuille de salle est un texte trĂšs hermĂ©tique Ă  l’image d’une piĂšce qui reprend tous les poncifs de la crĂ©ation contemporaine. Au cours de ce voyage théùtral sans but, l’artiste Ă©voque la perte de sens » on ne saurait mieux Ă©crire. Ici se mĂ©langent musique vrombissante, images, numĂ©ro allĂ©gĂ© de cirque, marionnette inanimĂ©e. Tout est mortifĂšre Ă  l’image d’un pays pĂ©trifiĂ© dans la peur de faire. Toutes les esthĂ©tiques sont lĂ  pour satisfaire les programmateurs. C’est dĂ©courageant de constater que les logiques de l’entre soi sont maintenant imposĂ©es aux enfants. Dans ce paysage morose, il y a une lueur d’espoir. Elle vient d’un metteur en scĂšne, Jacques Livchine, qui rĂ©pond JosĂ©-Manuel GonçalvĂšs, directeur du 104 Ă  Paris aprĂšs son interview dans Telerama. Un paragraphe a retenu mon attention Il y a quelque chose qui ne va pas dans le théùtre, il n’y a pas de projet commun, rien ne nous relie les uns les autres, On est dans le chacun pour soi, le ministĂšre de la Culture est incapable de nous donner le moindre Ă©lan. Les petites sources de théùtre ne deviennent pas des ruisseaux ou des riviĂšres qui alimenteraient un grand fleuve, non, c’est le marchĂ© libĂ©ral, la course aux places, aux contrats, les symboles se sont envolĂ©s, nous sommes tous devenus des petits boutiquiers comptables. Il faudrait se mettre tous ensemble pour dire qu’on en a marre, qu’il faut que nos forces s’additionnent pour une seule cause, celle de retrouver “la fibre populaire”. On a besoin d’un dĂ©fi collectif, le théùtre ne doit plus s’adresser Ă  un public, mais Ă  la ville toute entiĂšre. » Ce dĂ©fi ne se fera pas avec le ministĂšre de la Culture et ses employĂ©s obĂ©issants. Il se fera Ă  la marge, par la base, par un long travail de rĂ©appropriation de l’art par ceux qui veulent que la relation humaine soit au centre de tout. Les théùtres subventionnĂ©s ont depuis longtemps abandonnĂ© ce centre-lĂ  pour jouer Ă  la pĂ©riphĂ©rie afin de maintenir leurs pouvoirs et leurs corporatismes. Pascal BĂ©ly – Le Tadorne. Étiquettes Julie Deliquet, Toshiki Okada, Vincent Macaigne Trois annĂ©es aprĂšs la crise des subprimes, trois artistes du Festival d’Avignon s’emparent du sujet pour en restituer leur vision Nicolas Stemann Les contrats du commerçant, une comĂ©die Ă©conomique», Thomas Ostermeier Un ennemi du peuple» et Bruno Meyssat 15%». Premier Ă©pisode avec Nicolas Stemann pour la reprĂ©sentation la plus chĂšre aprĂšs celles de la Cour d’honneur entre 29 et 36 €; Ă  ce prix-lĂ , il reste encore des places. Il s’avance sur la scĂšne pour nous prĂ©venir la piĂšce est longue un compteur de pages trĂŽne sur le plateau, bloquĂ© Ă  99 et il n’est pas nĂ©cessaire de lire en continu les surtitres effectivement, le texte dElfriede Jelinek est une interminable logorrhĂ©e verbale Ă  propos des consĂ©quences de la spĂ©culation financiĂšre sur l’économie rĂ©elle. Nicolas Stemann prĂ©cise que nous pouvons quitter les gradins de la cour du LycĂ©e Saint-Joseph pour nous dĂ©saltĂ©rer au bar et visionner “les contrats”. ManiĂšre Ă©lĂ©gante pour dĂ©finir ce spectacle comme une installation. Ces principes de prĂ©caution Ă©tant posĂ©s, la piĂšce peut dĂ©buter. Feuillets Ă  la main, les acteurs Ă©grĂšnent le texte tout en le ponctuant de diffĂ©rentes performances. Le mistral s’invite pour faire voler ce texte soporifique en Ă©clats de papier. Les corps des acteurs en disent bien plus que les mots qui dĂ©filent tels des cours de la bourse sur les chaines d’information. La succession de performances met en scĂšne les ravages d’un systĂšme financier hors de contrĂŽle sur la vie d’un couple de retraitĂ©s. Je m’ennuie trĂšs vite comme si ces images, mĂȘme mĂ©taphoriques, m’étaient familiĂšres. En effet, la danse contemporaine et les arts plastiques vĂ©hiculent les symboles du corps marchand» depuis longtemps sans faire explicitement rĂ©fĂ©rence Ă  la crise financiĂšre. À cet instant, ce théùtre-lĂ  n’invente rien. Tout au plus recycle-t-il des procĂ©dĂ©s scĂ©niques au profit d’un texte bien heureux d’ĂȘtre ainsi valorisĂ©! L’absence de dramaturgie provoque la farce, malgrĂ© de belles images» de corps ensanglantĂ©s, de corps crucifiĂ©s Ă  la dĂ©rive et de scĂšnes de boulimie de billets de banque qui tournent au vomi
 LassĂ©, je prends la tangente vers le bar oĂč le prix des consommations n’a rien Ă  envier Ă  ceux pratiquĂ©s sur la Place de l’Horloge. On y discute, mais de quoi? Des spectateurs naufragĂ©s couverture sur les Ă©paules errent dans le jardin, mais vers oĂč? Étrange image que ces attroupements comme si le besoin de lien social prenait le pas sur les performances! Est-ce une mĂ©taphore de notre inconscience face Ă  la crise? Je dĂ©cide de ne pas regagner ma place. Je me positionne Ă  l’entrĂ©e du couloir entre scĂšne et jardin, tel un observateur attentif pour ne rien perdre de mon regard critique. Situation totalement inĂ©dite en vingt ans de frĂ©quentation du Festival! Je savoure cette liberté  C’est alors que Vincent Macaigne metteur en scĂšne d’un Hamlet dĂ©capant lors de l’édition de 2011 du Festival s’insurge dans les gradins. Il veut stopper la piĂšce. De ma place, je comprends trĂšs vite que c’est un jeu de rĂŽles calculĂ©. Il finit par monter sur le plateau. La scĂšne est assez pathĂ©tique dĂ©sinvolte, il semble dĂ©couvrir le texte. Mon attention est dĂ©tournĂ©e par un enfant comĂ©dien» prĂ©cĂ©demment dĂ©guisĂ© en superman qui quitte le plateau par les coulisses. C’est la fille de Vincent Baudriller, directeur du Festival d’Avignon. Ainsi, la farce tourne vite Ă  la mise en scĂšne d’un milieu qui jouit du dĂ©sordre gĂ©nĂ©rĂ© par la crise ici symbolisĂ© par l’éclatement de la reprĂ©sentation oĂč la performance et les arts plastiques prennent le pouvoir sur la dramaturgie. Aucun systĂšme de pensĂ©e n’émerge de ce théùtre, tout au plus une amusante dynamique d’un jeu de rĂŽles» oĂč le spectateur non averti ignore des enjeux par quel processus cet enfant est-il arrivĂ© sur scĂšne? Que se joue-t-il entre Vincent Macaigne, Nicolas Stemann et la Direction sachant que le lendemain, on me dit que Stanislas Nordey, artiste associĂ© en 2013 du Festival, endossera le rĂŽle?. Il y a dans ces contrats» bien d’autres transactions» et d’autres comĂ©dies Ă©conomiques» oĂč le public n’est finalement qu’une variable d’ajustement ses dĂ©placements sont mĂȘme orchestrĂ©s Ă  des fins de mise en scĂšne fuite au-dehors ou vers le bar; qu’importe !. Au Théùtre des IdĂ©es, Ă©vĂ©nement programmĂ© au sein du Festival, ClĂ©mence HĂ©rout rapporte dans son blog l’intervention d’Alain Badiou Le théùtre reprĂ©senterait ainsi la tension entre transcendance et immanence de l’idĂ©e». Ce soir, nous en sommes trĂšs loin. Infiniment loin. Comme si la crise de 2008 avait rĂ©ussi Ă  faire plonger certains artistes joliment subventionnĂ©s dans la mise en scĂšne du cynisme avec une esthĂ©tique irrĂ©prochable pour amuser le bourgeois Ă  dĂ©faut d’inviter le peuple Ă  rĂ©flĂ©chir sur son avenir. Pascal BĂ©ly, Le Tadorne. Les contrats du commerçant, une comĂ©die Ă©conomique» de Nicolas Stemann au Festival d’Avignon du 21 au 26 juillet 2012. Étiquettes Alain Badiou, Nicolas Stemann, Vincent Baudriller, Vincent Macaigne Ce fut le succĂšs du dernier Festival d’Avignon. Une oeuvre rare. Le Théùtre National de Chaillot Ă  Paris l’accueille du 2 au 11 novembre 2011 avant une tournĂ©e jusqu’en fĂ©vrier 2012 Grenoble, Mulhouse, Douai, OrlĂ©ans, Nantes, Luxembourg, Valenciennes. Retour d’Avignon
 Cela devait arriver. Non que cela fut prĂ©visible, mais attendu. Depuis quelques jours, il se trame un drame derriĂšre les murs du CloĂźtre des Carmes au Festival d’Avignon. AprĂšs Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre» de Vincent Macaigne d’aprĂšs Hamlet» de William Shakespeare, de nombreux spectateurs semblent sonnĂ©s par cette proposition qui dĂ©passe l’entendement. Je n’ai pas pleurĂ©. Je me suis mĂȘme amusĂ© avec le chauffeur de salle. Fini l’attente. Le théùtre est ouvert dĂšs notre installation. Sur le gazon bien amochĂ© et boueux de la scĂšne, un homme harangue la foule avec une chanson dĂ©bile. Il invite le public Ă  monter sur le plateau. Les jeunes ne se font pas prier. Et ça dure
La caste journaliste vieillissante se demande avec inquiĂ©tude comment cela va finir. Cet espace intermĂ©diaire entre théùtre et rĂ©alitĂ© en dit long sur les intentions de Macaigne il faut nous mettre en condition, en assemblĂ©e. Quitte Ă  se foutre de notre gueule. Je n’ai pas pleurĂ©. J’ai juste tremblĂ© pour Hamlet. Depuis le temps, je m’habitue Ă  sa folie. Mais ce soir, c’est tout un systĂšme qui devient fou. Le corps du pĂšre gĂźt encore dans une fosse ouverte d’eau boueuse tandis que le mariage de Claudius avec la mĂšre d’Hamlet tourne Ă  la farce populaire d’une Ă©mission pour temps de cerveau indisponible. Nous rions Ă  notre dĂ©cadence. La boue est notre merdier. Les personnages se dĂ©patouillent pour exister dans ce dĂ©cor de terre piĂ©tinĂ©e, d’arriĂšre-cour de salle d’attente d’entreprise de communication, de logement prĂ©caire en tĂŽle et verre probablement dessinĂ© par le metteur en scĂšne institutionnalisĂ© et friquĂ© FrĂ©deric Fisbach, prĂ©sent au Festival avec Juliette Binoche, actrice squelettique. Comment comprendre la tragĂ©die d’Hamlet si l’on ne pose pas le contexte dans lequel elle interagit? Vincent Macaigne ne s’attarde pas beaucoup sur le spectre, rĂ©duit Ă  un furet empaillĂ©. Inutile de s’accrocher Ă  l’au-delĂ . Ici bas, suffit. Les mythes commencent sĂ©rieusement Ă  nous emmerder. Hamlet n’est pas fou, il souffre. Mais comment un tel systĂšme politique peut-il entendre la souffrance? Il est dĂ©calĂ©. Inaudible. Totalement inaudible. À devenir dingue. D’ailleurs, ils gueulent tous pour se faire comprendre. Mais comment en sommes-nous arrivĂ©s lĂ  ? Car je n’ai pas tardĂ© Ă  faire un lien cette scĂšne est notre Europe, notre boueux pays de France oĂč un saltimbanque au pouvoir transforme l’art en bouillon de culture
 Cette scĂšne est dĂ©gueulasse. Ils puent tous la mort. Cela gicle de partout. Comme un corps institutionnel agonisant, Ă©puisĂ© par la traĂźtrise aux idĂ©aux, mais encore vivant, car le cynisme leur donne l’énergie vitale d’organiser le chaos pour le maĂźtriser Ă  leur profit. Hamlet n’est pas fou il lutte pour sa chair
.Mais le systĂšme va l’emporter. Ne reste que le théùtre. Entracte. Hamlet reprend la main. Installe un théùtre oĂč il met en scĂšne son enfance. Aux origines. Qu’a vu Hamlet qu’il n’aurait pas dĂ» voir? Mais cette mise en abyme ne rĂ©siste pas. Le théùtre se fond dans le systĂšme politique jusqu’en Ă©pouser les jeux comment ne pas penser Ă  la nomination controversĂ©e d’Olivier Py Ă  la tĂȘte du Festival d’Avignon en 2014 ?. Je n’ai toujours pas pleurĂ©. Je me suis immobilisĂ©. Face Ă  tant de beautĂ© apocalyptique. La folie du Royaume et sa dĂ©chĂ©ance emportent le dĂ©cor du CloĂźtre des Carmes balayĂ© par un chĂąteau fort gonflable prĂȘt Ă  nous sauter Ă  la gueule. Notre Europe forteresse est une bĂąche rustinĂ©e maculĂ©e du sang des corps des migrants. Car le théùtre de Macaigne, c’est de la chair Ă  canon contre le pouvoir, offerte par des acteurs jusqu’au-boutistes qui donnent l’impression qu’ils pourraient mourir sur scĂšne. Macaigne ne disserte plus. Il convoque un théùtre d’images, quasiment chorĂ©graphique pour repenser l’Europe, il faut organiser nous-mĂȘmes le chaos, et arrĂȘter de s’accrocher Ă  des mythes empaillĂ©s. À partir de ses dĂ©combres, nous reconstruirons, torche Ă  la main. Vincent Macaigne pose un acte celui de MONTRER, alors que nous sommes saturĂ©s d’analyses et de paroles. Il n’a probablement rien de plus Ă  dire que ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit. Or, Ă  l’heure oĂč le chaos s’installe, qui sait aujourd’hui montrer en dehors des visions molles
 Et si resentir l’image théùtrale Ă©tait une forme de pensĂ©e? Je me lĂšve pour applaudir. OĂč est Vincent Macaigne ? Peut-ĂȘtre dĂ©gueule-t-il. Pascal BĂ©ly, Le Tadorne. Le regard de Francis Braun. Il faut, c’est un ordre, ĂȘtre tĂ©moin de ce Miracle. Il faut participer Ă  ces heures de libertĂ© jouissive, vivre cette aventure shakespearienne indĂ©finissable avec la troupe de Vincent Macaigne dans Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre» d’aprĂšs Hamlet» de William Shakespeare. Il faut voir Le CloĂźtre des Carmes, lieu du Sang versĂ©, devenir le lieu de tous les possibles, de tous les dĂ©lires. Il faut le voir vivre d’une façon diffĂ©rente il a Ă©tĂ© investi totalement pour cette occasion par un cabinet de curiositĂ©s baroque et intrigant sur un sol un gazon vert fanĂ© avec eau croupissante. Nous sommes conviĂ©s par un chauffeur de salle pour une cĂ©rĂ©monie joyeuse et terrible. On hĂ©site entre un happening hippy baba et un spectacle de fin d’annĂ©e ; on se demande Ă  quelle sauce on sera trempĂ©s
les gens descendent, des gradins sur la scĂšne, commencent Ă  danser
on attend et ce sera tout Ă  la fois. Ce soir, Hamlet revisitĂ© va devenir L’?uvre Théùtrale universelle d’un mec imprĂ©visible et sans contrainte. Ce sera le fait d’un artiste qui explose Ă  la fois de sa folie et de son dĂ©lire. On le sait intelligent, dĂ©sarmant, on ne sait pas si cela va durer dix minutes, une heure, ou toute la nuit
ou s’il va s’en aller. Au bout de quelques minutes, c’est certain nous allons oublier le temps pendant quatre heures, nous allons ĂȘtre assis, rivĂ©s Ă  nos fauteuils, bloquĂ©s hilares, sidĂ©rĂ©s et Ă©bahis. L’esprit de Vincent Macaigne, qui s’agite avec les machinistes en haut des gradins, comme un chef d’orchestre, est totalement dĂ©bridĂ© et contrairement au slogan nĂ©on posĂ© en enseigne sur le mur d’en face 
il y aura pas de miracles ce soir » Mais, de CE MIRACLE, on pourra se souvenir
 C’est Hamlet, lui, sa famille, son trĂŽne, son palais qui nous sont racontĂ©s, mais c’est aussi la TragĂ©die de ce Prince du Danemark revisitĂ©e sur un gazon piĂ©tinĂ©, semĂ© d’embĂ»ches irrĂ©parables. C’est une vie de crime intemporelle relatĂ©e sur un champ dĂ©vastĂ©. C’est hier et aujourd’hui sang mĂȘlĂ©, c’est une OphĂ©lie en pleine inquiĂ©tude, c’est une mĂšre qui n’en peut plus de possĂ©der ; c’est bien sur Hamlet, jeune enfant qui se souvient. C’est son histoire fondue enchaĂźnĂ©e Ă  notre actualitĂ© qui s’exprime sous nos yeux et devenons alors les otages-bienveillants-volontaires dans un cloĂźtre ouvert Ă  toutes les Folies. Folies de la mise en scĂšne tour Ă  tour explosive, sereine, calme ou dĂ©sespĂ©rĂ©e. Folies des lumiĂšres, soudainement crĂ©pusculaires, parfois hivernales, soudainement glaciales
Le cauchemar ou le rĂȘve partent en fumĂ©e
des rĂ©elles fumĂ©es nous enveloppent ponctuellement. Les comĂ©diens nous surprennent tout le temps, ils nous font rire et nous coupent la respiration. Nous sommes Ă  chaque seconde secouĂ©e de sentiments diffĂ©rents. Nous sommes dĂ©stabilisĂ©s, dĂ©rangĂ©s, enthousiastes, parfois inquiets. Plus les minutes passent, plus les corps-spectateurs se figent silencieusement dans le respect et l’effroi. Des litres de sang se dĂ©versent sur un corps qui meurt. C’est l’Instant terrifiant incarnĂ© par des comĂ©diens incroyables. Nous sommes happĂ©s, nous ne savons plus distinguer l’histoire et le prĂ©sent. C’est Ă  la fois le spectre de Pippo Delbono qui hurle sans qu’on le comprenne, c’est Angelica Liddell qui joue de son corps, de ses seins, de son sexe, c’est aussi le Sang de Jan Fabre, mais c’est surtout le monde du corps de Vincent Macaigne. Il y avait avant Pina et aprĂšs Pina
il y avait avec Angelica Liddell, maintenant l’histoire shakespearienne ne pourra vivre sans le cadavre laissĂ© par Vincent Macaigne. dans les murs du CloĂźtre des Carmes
. C’est lui L’ENFANT du festival, car il naĂźt ce soir Ă  nos yeux. Offrons-lui le TRONE qu’il mĂ©rite, qu’on le couvre d’HONNEURS, qu’on le salue, et que l’on reconnaisse en lui CELUI par qui un autre THEATRE arrive
. Proclamons-le 
Notre Nouveau Prince de Hambourg, crions haut et fort
Vive LE PRINCE et vive sa folie. Ce fut, je dois dire, exceptionnel. Monsieur Vincent Macaigne, Nouveau Prince en Avignon
 Francis Braun, Le Tadorne. Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre» de Vincent Macaigne. TournĂ©e ici. Étiquettes Vincent Macaigne Il faut, c’est un ordre, ĂȘtre tĂ©moin de ce Miracle. Il faut participer Ă  ces heures de libertĂ© jouissive, vivre cette aventure shakespearienne indĂ©finissable avec la troupe de Vincent Macaigne dans Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre» d’aprĂšs Hamlet» de William Shakespeare. Il faut voir Le CloĂźtre des Carmes, lieu du Sang versĂ©, devenir le lieu de tous les possibles, de tous les dĂ©lires. Il faut le voir vivre d’une façon diffĂ©rente il a Ă©tĂ© investi totalement pour cette occasion par un cabinet de curiositĂ©s baroque et intrigant sur un sol un gazon vert fanĂ© avec eau croupissante. Nous sommes conviĂ©s par un chauffeur de salle pour une cĂ©rĂ©monie joyeuse et terrible. On hĂ©site entre un happening hippy baba et un spectacle de fin d’annĂ©e ; on se demande Ă  quelle sauce on sera trempĂ©s
les gens descendent, des gradins sur la scĂšne, commencent Ă  danser
on attend et ce sera tout Ă  la fois. Ce soir, Hamlet revisitĂ© va devenir L’oeuvre Théùtrale universelle d’un mec imprĂ©visible et sans contrainte. Ce sera le fait d’un artiste qui explose Ă  la fois de sa folie et de son dĂ©lire. On le sait intelligent, dĂ©sarmant, on ne sait pas si cela va durer dix minutes, une heure, ou toute la nuit
ou s’il va s’en aller. Au bout de quelques minutes, c’est certain nous allons oublier le temps pendant quatre heures, nous allons ĂȘtre assis, rivĂ©s Ă  nos fauteuils, bloquĂ©s hilares, sidĂ©rĂ©s et Ă©bahis. L’esprit de Vincent Macaigne, qui s’agite avec les machinistes en haut des gradins, comme un chef d’orchestre, est totalement dĂ©bridĂ© et contrairement au slogan nĂ©on posĂ© en enseigne sur le mur d’en face “il y aura pas de miracles ce soir» Mais, de CE MIRACLE, on pourra se souvenir
 C’est Hamlet, lui, sa famille, son trĂŽne, son palais qui nous sont racontĂ©s, mais c’est aussi la TragĂ©die de ce Prince du Danemark revisitĂ©e sur un gazon piĂ©tinĂ©, semĂ© d’embĂ»ches irrĂ©parables. C’est une vie de crime intemporelle relatĂ©e sur un champ dĂ©vastĂ©. C’est hier et aujourd’hui sang mĂȘlĂ©, c’est une OphĂ©lie en pleine inquiĂ©tude, c’est une mĂšre qui n’en peut plus de possĂ©der ; c’est bien sur Hamlet, jeune enfant qui se souvient. C’est son histoire fondue enchaĂźnĂ©e Ă  notre actualitĂ© qui s’exprime sous nos yeux et devenons alors les otages-bienveillants-volontaires dans un cloĂźtre ouvert Ă  toutes les Folies. Folies de la mise en scĂšne tour Ă  tour explosive, sereine, calme ou dĂ©sespĂ©rĂ©e. Folies des lumiĂšres, soudainement crĂ©pusculaires, parfois hivernales, soudainement glaciales
Le cauchemar ou le rĂȘve partent en fumĂ©e
des rĂ©elles fumĂ©es nous enveloppent ponctuellement. Les comĂ©diens nous surprennent tout le temps, ils nous font rire et nous coupent la respiration. Nous sommes Ă  chaque seconde secouĂ©e de sentiments diffĂ©rents. Nous sommes dĂ©stabilisĂ©s, dĂ©rangĂ©s, enthousiastes, parfois inquiets. Plus les minutes passent, plus les corps-spectateurs se figent silencieusement dans le respect et l’effroi. Des litres de sang se dĂ©versent sur un corps qui meurt. C’est l’Instant terrifiant incarnĂ© par des comĂ©diens incroyables. Nous sommes happĂ©s, nous ne savons plus distinguer l’histoire et le prĂ©sent. C’est Ă  la fois le spectre de Pippo Delbono qui hurle sans qu’on le comprenne, c’est Angelica Liddell qui joue de son corps, de ses seins, de son sexe, c’est aussi le Sang de Jan Fabre, mais c’est surtout le monde du corps de Vincent Macaigne. Il y avait avant Pina et aprĂšs Pina
il y avait avec Angelica Liddell, maintenant l’histoire shakespearienne ne pourra vivre sans le cadavre laissĂ© par Vincent Macaigne. dans les murs du CloĂźtre des Carmes
. C’est lui L’ENFANT du festival, car il naĂźt ce soir Ă  nos yeux. Offrons-lui le TRONE qu’il mĂ©rite, qu’on le couvre d’HONNEURS, qu’on le salue, et que l’on reconnaisse en lui CELUI par qui un autre THEATRE arrive
. Proclamons-le “Notre Nouveau Prince de Hambourg”, crions haut et fort “Vive LE PRINCE et vive sa folie”. Ce fut, je dois dire, exceptionnel. Monsieur Vincent Macaigne, Nouveau Prince en Avignon
 Francis Braun, Le Tadorne. A lire le regard de Pascal BĂ©ly. Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre» de Vincent Macaigne au Festival d’Avignon du 9 au 19 juillet 2011. Étiquettes Vincent Macaigne

Guerre au seul souvenir des maux que tu dĂ©chaĂźnes, Fermente au fond des cƓurs le vieux levain des haines ; Dans le limon laissĂ© par tes flots ravageurs Des germes sont semĂ©s de rancune et de rage, Et le vaincu n'a plus, dĂ©vorant son outrage, Qu'un dĂ©sir, qu'un espoir : enfanter des vengeurs. Ainsi le genre humain, Ă  force de revanches,
S’il y a un reproche que l’on ne peut pas adresser Ă  Vincent Macaigne, c’est de faire les choses Ă  moitiĂ©. Dans Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre, d’aprĂšs Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scĂšne va jusqu’au bout dans l’excĂšs et dans l’épuisement des Ă©nergies. On ressort de lĂ  en en ayant pris plein la face et avec le dĂ©sir de hurler Ă  notre tour. Quelques indices nous mettent sur la voie de ce qui nous attend, dĂšs le hall du Palais Chaillot. A la recherche de notre porte pour entrer dans la salle Jean Vilar, on se voit distribuer des obturateurs, comme aux concerts de hard-rock. En descendant les marches, on entend un bruit sourd. On se prĂ©cipite pour voir ce qu’il se passe, ce que l’on rate, et on dĂ©couvre qu’un comĂ©dien a fait descendre une centaine de jeunes sur le plateau, qui applaudissent et chantent avec lui, dĂ©chaĂźnĂ©s. Le message est assez clair ce que l’on va voir est du théùtre libĂ©rĂ© des conventions, dans lequel les comĂ©diens s’adressent Ă  nous, constamment conscients de notre prĂ©sence, et dans lequel les rires et les cris des interprĂštes et du public sont dĂ©bridĂ©s. Le dĂ©cor composite, qui fait se cĂŽtoyer des stĂšles funĂšbres ornĂ©es de fleurs et des distributeurs de boisson, un mobil home et une tombe ouverte remplie d’un liquide non identifiĂ© sur le devant de la scĂšne – qui oblige les premiers rangs Ă  se protĂ©ger derriĂšre des bĂąches en plastique – finit de sĂ©duire notre tolĂ©rance et de nous prĂ©parer pour le meilleur et pour le pire. DĂšs qu’il est question de réécriture, l’équation se formule en termes de fidĂ©litĂ© et de libertĂ©. Avec Macaigne, il est difficile – voire inutile – de trancher. Les personnages et les principaux Ă©pisodes sont ceux de Shakespeare le pĂšre d’Hamlet est mort, et le mariage de sa mĂšre et de son oncle fait suite au deuil un peu trop rapidement aux yeux du fils. Le fantĂŽme du roi dĂ©cĂ©dĂ©, la mise en abyme du théùtre et l’amour d’OphĂ©lie rĂ©pondent eux aussi prĂ©sents Ă  l’appel. La langue en revanche, Ă  part l’incontournable ĂȘtre ou ne pas ĂȘtre », est remodelĂ©e de fond en comble. Claudius appelle Hamlet enfant pourri gĂątĂ© » qui plombe la joie de la noce, alors que lui est accoutrĂ© d’un costume de banane le jour de son mariage, et qu’il est le seul Ă  s’ĂȘtre dĂ©guisĂ© malgrĂ© son message Facebook aux invitĂ©s. Le ton est donnĂ© et il n’est pas lieu de s’offusquer. La violence de la piĂšce d’origine est mise en acte et les comĂ©diens n’hĂ©sitent pas une seconde Ă  se jeter dans la tombe pleine d’eau du roi, Ă  se rouler dans la boue et Ă  s’asperger de faux sang. Leurs cordes vocales s’usent Ă  force de crier et ils courent partout sur le plateau et parmi le public, qui n’hĂ©site pas Ă  se lever pour livrer passage. Mais les encouragements tout aussi Ă©nergiques de Macaigne, du haut de la rĂ©gie, n’autorisent aucun rĂ©pit. A l’entracte, alors que la chanson Sara perche ti amo » est diffusĂ©e dans tout le théùtre, des traces de boue et d’eau dans les marches chatouillent notre curiositĂ© et nous encouragent Ă  rester, Ă  ne pas rejoindre encore notre confort douillet. Un plateau plus ou moins nettoyĂ© nous attend pour cette seconde partie, plus sombre encore et plus Ă©prouvante. Les rares moments de beautĂ© sont Ă©phĂ©mĂšres, Ă©chouant Ă  trouver leur place dans cet univers. Les salves de serpentins et le nuage de paillettes dorĂ©es retombent au sol et se mĂ©langent Ă  la boue et au sang. Le chĂąteau gonflable qui s’élĂšve et envahit la scĂšne retombe sur lui-mĂȘme, malgrĂ© les efforts dĂ©sespĂ©rĂ©s de Claudius pour le redresser. Heureusement, les Ă©motions provoquĂ©es, du rire Ă  l’indignation, et la sollicitation des comĂ©diens Ă  se lever et applaudir chaque communication du roi, permettent de se reprendre, de reprendre conscience de soi-mĂȘme. C’est indispensable vue la puissance des gestes et des paroles qui nous frappent. Macaigne et sa troupe sont bien conscients de tous les effets qu’ils produisent et en jouent. Le faux sang est bien du faux sang, il ne sert Ă  rien de hurler et de pleurer ; les paillettes qui s’envolent au-dessus de la scĂšne s’envolent grĂące Ă  Lucie, la rĂ©gisseuse, il ne faut pas se laisser tromper ; et si le geste prend le dessus sur la parole, au point qu’on ne comprend parfois plus rien, c’est parce que ce ne sont pas les mots qui comptent, mais l’acte de crier dans le micro lui-mĂȘme. La scĂšne et les comĂ©diens sont mis dans tous leurs Ă©tats pour mener le drame Ă  son terme le bain de sang final survient enfin, littĂ©ralement reprĂ©sentĂ© sur scĂšne dans le bocal qui contient quatre ou cinq corps peinturlurĂ©s de rouge. Les moutons amenĂ©s sur scĂšne pour la fin s’effraient un peu de ce carnage, et l’enseigne lumineuse qui domine la scĂšne depuis le dĂ©but clignote Il n’y aura pas de miracles ici ». TrempĂ©s de la tĂȘte aux pieds, les comĂ©diens revĂȘtent un peignoir vite tĂąchĂ© et viennent saluer, en compagnie des rĂ©gisseurs, pour qui le spectateur Ă©prouve une certaine compassion. En remontant les marches, certains crient au massacre de Shakespeare et d’autre se rĂ©jouissent de n’avoir pas passĂ© une soirĂ©e mortelle Ă  regarder un Hamlet trop classique et trop rangĂ© il faut choisir son camp et s’y tenir. F. pour Inferno Pour en savoir plus sur le spectacle, cliquez ici.
Lesurréalisme est un mouvement moderne qui s'est développé dans les années 1920, dans le prolongement du mouvement Dada. L'écrivain André Breton rédige le premier Manifeste du surréalisme en 1924. Contrairement à la plupart des dadaïstes, les surréalistes restent attachés à la notion de beauté. Cependant, leur conception de la
'Au Moins J'aurai Laisse Un Beau Cadavre' - 65th Avignon Theatre FestivalAVIGNON, FRANCE - JULY 09 Rehearsals for the show "Au Moins J'aurais Laisse Un Beau Cadavre" At Least I Will Have Left a Beautiful Corpse get underway at the Avignon Theatre, on July 09, 2011 in Avignon, France. The play dir. Vincent Macaigne is inspired by Shakespeare's Hamlet and also by a tale from a 13th-century Danish chronicle, features in the 65th Avignon Theatre Festival - a showcase of contemporary theatre in France. Photo by Patrick Aventurier/Getty Images
Aumoins j'aurai laissé un beau cadavre. 227 likes. "Au moins j'aurai laissé un beau cadavre"Adaptation du conte original d'Hamlet par Vincent MACAIGNE
Par Marine S. PubliĂ© le 15 novembre 2011 Ă  10h21 Du 2 au 11 novembre, c'est une version complĂštement revisitĂ©e du trĂšs cĂ©lĂšbre Hamlet de Shakespeare par Vincent Macaigne qui s'installe Ă  Chaillot, avec Samuel Achache dans le rĂŽle d'Hamlet. Moderne, mais pas pour autant moins fou de rage, le Hamlet de Vincent Macaigne joue le rĂŽle du rĂ©vĂ©lateur dans ce monde Ă©troit, confinĂ© et oĂč le mal ĂȘtre y est perpĂ©tuel. Le personnage voit une Europe calfeutrĂ©e, et dĂ©cide de secouer ces immobiles qui vivent dans la cette piĂšce, Macaigne va encore plus loin que la tradition Shakespearienne car il va jusqu'Ă  piocher dans la lĂ©gende danoise dont s'inspira Shakespeare. Il y parle de l'enfance d'Hamlet, de ses amours...Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre Ă  Chaillot du 2 au 11 novembre, Ă  19h30, 14h30 le dimanche. Tarifs de 24 Ă  32€À lire aussiQue faire ce week-end Ă  Paris avec les enfants, ces 20 et 21 aoĂ»t 2022Que faire cette semaine Ă  Paris du 15 au 21 aoĂ»t 2022
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Cadavreexquis. Vincent Macaigne est un jeune metteur en scÚne qui commence à se tailler une réputation en adaptant des piÚces et en arpentant les scÚnes de théùtre avec

TĂ©hĂ©ran, mes racinesJe suis d'origine iranienne. On vivait en Iran, mĂȘme si ma famille Ă©tait contre le gouvernement. J'Ă©tais dans des maisons, enfermĂ©, on ne sortait pas. Mais j'en garde un bon souvenir, mĂȘme si j'ai peu d'images qui me viennent. Ce sont mes racines.»OrlĂ©ans, mon amie"Pour le rĂ©confort", mon premier long-mĂ©trage, est tournĂ© Ă  OrlĂ©ans. On a fait ça en un geste. Je pouvais avoir une maison lĂ -bas, trĂšs humble, prĂȘtĂ©e par le Centre d'Art dramatique de la ville, ça me permettait en plus de loger les gens ! C'est la mĂȘme maison que dans mon premier court-mĂ©trage, Ce qu'il restera de nous, j'ai gardĂ© cette atmosphĂšre. Pour ce nouveau film, on a commencĂ© Ă  tourner sans histoire dĂ©finie, sans techniciens ou assistants, tout le monde a aidĂ©.»Bande-annonce. Pour le rĂ©confort»Avignon, ma batailleC'est une ville importante pour moi, j'ai pu mettre en scĂšne Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, d'aprĂšs Hamlet, de Shakespeare. Ça reste un souvenir incroyable. J'adore le festival d'Avignon, sa ferveur populaire pour le théùtre, c'est fou et c'est sans doute le seul endroit au monde oĂč le grand public va au théùtre de cette maniĂšre et voit des Ɠuvres aussi pointues. Le théùtre doit rester populaire !»Cannes, ma premiĂšre foisC'Ă©tait important pour moi de montrer "Pour le rĂ©confort" Ă  Cannes et en France c'est un film sur les Français, sur mon pays, sur mes questionnements et mon Ă©tat de dĂ©route en politique. Je tenais Ă  ce que ce long-mĂ©trage soit vu ici pour la premiĂšre fois. Cannes, est un endroit idĂ©al pour le cinĂ©ma d'auteur, comme Avignon au final. Ça permet d'Ă©clairer certains films qui ne seraient peut-ĂȘtre jamais vus.»Mexique, mon rĂȘveJ'adorerais faire un film au Mexique. Leurs conflits sociaux m'attirent, il y a de quoi faire un tournage. En AmĂ©rique centrale et du Sud, tout est exaltĂ©, il y a une vitalitĂ© que j'aimerais bien capter. C'est un fantasme.»Cayenne, mon aventureC'est lĂ -bas qu'on a tournĂ© "La Loi de la jungle", d'Antonin Peretjatko, avec Vimala Pons. L'esprit Dom-Tom, c'est la mĂȘme chose que la banlieue Ă  Toulouse. Je n'arrive pas Ă  le dĂ©crire mais c'est ça, le ressenti. Et puis, la jungle, les dodos Ă  la belle Ă©toile la nuit, l'humiditĂ©, c'Ă©tait magique et dĂ©concertant. J'ai rencontrĂ© un bĂ©bĂ© singe en Guyane. Il m'a suivi alors qu'il avait perdu ses parents. Il m'a adoptĂ©, j'Ă©tais ravi mais... j'ai malheureusement dĂ» le rendre.»Baltimore, ma prĂ©fĂ©rĂ©eJ'allais souvent chez ma tante, qui vivait Ă  Baltimore, aux États-Unis. C'est bĂȘte mais je me souviens de deux choses que l'on fait enfant du vĂ©lo je pĂ©dalais beaucoup et des films que j'allais louer au vidĂ©o-club et que je regardais sur VHS. À chaque fois, c'Ă©tait des Ă©vĂ©nements.»Paris, mon amourMa ville de naissance, d'adolescence et de vie. Je pourrais lui consacrer un roman. MĂȘme si Paris a changĂ© et pas en bien. Paris Ă©tait populaire, joyeuse mais tout est plus compliquĂ©, les prix Ă©levĂ©s des loyers en est sans doute la cause. Les Ă©tudiants ont fui, n'ayant plus de quoi vivre ici. J'habite dans le 11e arrondissement, j'ai mes petites habitudes. Ce qui me titille ? Faire un film tournĂ© dans le quartier de La Chapelle, c'est tellement cinĂ©gĂ©nique !»Pour le rĂ©confort»

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n° 132 juin 2011 © CHRiStOPHE RAyNAuD DE LAgE/fEStiVAL D’AVigNON b Quels corps de mĂ©tier du théùtre les Ă©lĂšves ont-ils pu voir sur le plateau ? Toutes les personnes qui participent Ă  l’élaboration du spectacle sont mises en jeu, Ă  un moment ou Ă  un autre – les comĂ©diens, Ă©videmment ; – les techniciens, qui font les changements de dĂ©cor Ă  vue, revĂȘtus du mĂȘme costume de banane que celui de Claudius ; – le metteur en scĂšne, Vincent Macaigne, qui apparaĂźt au plateau Ă  l’entracte, pour le nettoyer et le dĂ©blayer ; – la rĂ©gie, qui, plusieurs fois, est prise Ă  partie par les comĂ©diens ; un technicien lumiĂšre intervient mĂȘme, lors de la piĂšce d’Hamlet, pour demander aux comĂ©diens de jouer ; – enfin, lors des reprĂ©sentations Ă  Avignon, le rĂ©gisseur lui-mĂȘme, qui monte sur le plateau pour demander aux spectateurs de regagner leur fauteuil. On rappellera aux Ă©lĂšves que le théùtre a toujours Ă©tĂ© pour Vincent Macaigne une aventure collective. b Faire rĂ©flĂ©chir les Ă©lĂšves Ă  leur rĂŽle en tant que spectateurs. Ont-ils Ă©tĂ© amenĂ©s Ă  faire des choses que le public de théùtre ne fait pas ordinairement ? Ont-ils eu le sentiment de participer Ă  la reprĂ©sentation, et Ă  quels moments ? Le théùtre de Vincent Macaigne amĂšne aussi le spectateur Ă  sortir de sa place et de son habituelle passivitĂ©. D’abord, parce qu’il est traitĂ© sans mĂ©nagement les premiers rangs se voient distribuer au dĂ©but du spectacle des protections auditives et une bĂąche plastique pour se protĂ©ger des Ă©claboussures de boue ou de peinture ; les femmes du public sont traitĂ©es de vieilles connes » et les quelques spectateurs qui pensent pouvoir filer discrĂštement avant la fin du spectacle sont en gĂ©nĂ©ral alpaguĂ©s par les comĂ©diens. Ensuite, parce que le public est aussi associĂ© au jeu – avant le spectacle, un chauffeur de salle l’encourage Ă  monter sur le plateau, puis Ă  danser et chanter avec lui ; 16 16n° 132 juin 2011 14. On peut voir la vidĂ©o ici xjvcpb_des-spectateurs-se-jettent-dans-lafosse-de-au-moins-j-aurais-laisse-un-beaucadavre_fun – pendant le spectacle, il est pris Ă  partie par les comĂ©diens qui lui demandent de jurer ou d’applaudir ; – des jeux avec des spectateurs sont mis en place le comĂ©dien Roger Roger offre un fruit et son numĂ©ro de portable Ă  une jolie femme dans le public ; Gertrude offre sa culotte Ă  l’issue de son strip-tease ; – des comĂ©diens s’assoient au milieu du public pendant la reprĂ©sentation de la piĂšce d’Hamlet, ou courent Ă  travers les rangĂ©es de spectateurs. Dans le spectacle, le public joue un rĂŽle Ă  part entiĂšre. Le fait de fouler le plateau est assez symbolique de la place qui lui est offerte. Certains spectateurs s’emparent de cet espace de libertĂ© qui leur est laissĂ©. On a ainsi vu, un soir, une jeune femme lancer Ă  son tour ses sandales sur le plateau lors du monologue de Claudius, et deux jeunes gens plonger dans la fosse de l’avant-scĂšne 14 ! Work in progress b Proposer aux Ă©lĂšves d’écouter la rencontre entre Vincent Macaigne et le public du Festival d’Avignon Que dit le metteur en scĂšne sur son rapport Ă  l’écriture ? Vincent Macaigne fait Ă©voluer soir aprĂšs soir la reprĂ©sentation. Lors de la confĂ©rence, il explique disposer de 7 ou 8 heures de matĂ©riau de spectacle, d’oĂč il a extrait 3h30. Le processus d’écriture du spectacle naĂźt du plateau et peut Ă©voluer en fonction des reprĂ©sentations. b Qu’est-ce que cela nous apprend du statut du texte dans un tel spectacle ? On est dans un processus d’écriture qui Ă©vacue la littĂ©raritĂ©. Le texte théùtral se construit au prĂ©sent du plateau, il n’est pas figĂ©, certaines phrases pouvant ĂȘtre modifiĂ©es par les comĂ©diens. On rappellera aux Ă©lĂšves que cela explique en grande partie pourquoi Vincent Macaigne refuse l’édition de ses textes. b Les Ă©lĂšves ont-ils observĂ© Vincent Macaigne en rĂ©gie ? Ont-ils l’habitude de voir un metteur en scĂšne agir ainsi ? Lors des reprĂ©sentations au Festival d’Avignon, Vincent Macaigne se tenait en rĂ©gie, Ă  vue, pendant tout le spectacle. Les spectateurs 17 17 b On pourra faire lire aux Ă©lĂšves la critique de Florence March qui regrette que la place rĂ©servĂ©e au public ne soit pas plus rĂ©elle et leur demander de rĂ©agir http// b De quelles autres pratiques culturelles, sociales ou mĂȘme sportives pourrait-on rapprocher le théùtre de Vincent Macaigne ? Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre crĂ©e une convivialitĂ©, un partage que l’on trouve dans d’autres formes artistiques ou culturelles. Il emprunte certains codes Ă  d’autres formes plus populaires comme le concert, la tĂ©lĂ©vision ou mĂȘme le match. Cela confĂšre au spectacle un caractĂšre festif. C’est le cas par exemple de l’entracte, qui est accompagnĂ© d’une chanson de variĂ©tĂ© italienne, Sara Perche Ti Amo de Ricchi E Poveri. ont pu le voir donner des consignes de jeu aux comĂ©diens, rectifier des Ă©lĂ©ments en communiquant par de grands gestes survoltĂ©s, Ă  l’instar d’un chef d’orchestre. LĂ  encore, ce positionnement indique une volontĂ© de se confronter au prĂ©sent du plateau le jeu n’est pas fixĂ© une fois pour toutes, il rĂ©agit et Ă©volue en fonction de l’énergie de chaque soir. Le travail théùtral n’aboutit pas Ă  un produit fini qui serait le spectacle. Au contraire, le spectacle donne Ă  voir un processus de travail en direct. b Qu’est-ce que ce work in progress induit dans le jeu des comĂ©diens ? Les comĂ©diens auront certainement frappĂ© les Ă©lĂšves par leur Ă©nergie et l’intensitĂ© de leur jeu. Ils s’autorisent de larges parts d’improvisation, en rĂ©agissant aux dĂ©parts des spectateurs par exemple ou en dĂ©veloppant plus ou moins longuement certaines scĂšnes c’est le cas de la bagarre avant le dĂ©but de la piĂšce d’Hamlet, lorsque commence la seconde partie. Les comĂ©diens sont aussi associĂ©s Ă  l’écriture du spectacle. La scĂšne inaugurale du chauffeur de salle est nĂ©e d’un pari entre Vincent Macaigne et le comĂ©dien Sylvain Sounier. Celui-ci devait gagner 50 euros s’il rĂ©ussissait Ă  faire monter tout le public sur scĂšne !
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Returnalest un jeu indĂ©niablement prenant. S’il faut aimer le genre rogue-lite pour l’apprĂ©cier, il n’en demeure pas moins que cette exclusivitĂ© PlayStation 5 est surprenante tant elle offre un nombre de possibilitĂ©s effarantes. Chaque nouvelle partie recyclera les diffĂ©rentes parties d’Atropos de maniĂšre procĂ©durale.
Le sable gifle le visage et enveloppe le campement dans un voile beige qui laisse Ă  peine deviner quelques silhouettes avançant dans un cliquetis de mĂ©tal. Certaines s’appuient sur une lance, d’autres sur une mitraillette. Toutes s’appliquent Ă  laisser passer une file de chars vrombissants, surmontĂ©s d’arbalĂštes, de squelettes ou de poupĂ©es dĂ©sarticulĂ©es. Sur un pan de tĂŽle, quelques lettres dĂ©goulinantes inscrites avec du faux sang demandent aux passants Qui a tuĂ© le monde ? ». En plein dĂ©sert aride de Mojave, en Californie, plus de 4 300 personnes se sont retrouvĂ©es fin septembre pour vivre pendant cinq jours dans un dĂ©cor post-apocalyptique. Les participants ont construit de bric et de broc Wasteland City, une citĂ© Ă©phĂ©mĂšre avec ses rues, ses saloons, son journal, sa frĂ©quence radio. On ne peut y entrer que si l’on porte un costume en accord avec le thĂšme un futur oĂč notre civilisation entiĂšre s’est effondrĂ©e, et oĂč les ressources sont devenues rares. Une garde d’élite » surveille les portes couleur rouille, soucieuse de s’assurer qu’un jean trop propre ou un gadget dernier cri ne viendront pas briser l’illusion de ce happening gĂ©ant. Jouer aux survivants Depuis que le Wasteland Weekend est nĂ©, en 2010, d’un simple rassemblement de fans de Mad Max, l’évĂ©nement n’a fait que s’agrandir. Il continue d’afficher complet, attirant des festivaliers venus des quatre coins des États-Unis et mĂȘme de l’étranger. Ces derniers parcourent des centaines – voire des milliers – de kilomĂštres pour venir enfiler leurs costumes et jouer le rĂŽle de survivants de l’Apocalypse certains par amusement, d’autres par inquiĂ©tude, quelques-uns par fascination. Certains rĂ©pondent aux invitations des DJ perchĂ©s sur des Ă©paves de bateau rongĂ©es par la rouille La journĂ©e, les festivaliers se rĂ©unissent sous les tentures pour deviser sur la fin du monde, Ă©couter des raconteurs d’histoire, se confectionner de nouveaux accessoires. C’est quand la nuit tombe que le campement se met Ă  fourmiller certains rĂ©pondent aux invitations des DJ perchĂ©s sur des Ă©paves de bateau rongĂ©es par la rouille, d’autres encouragent les Ă©quipes qui s’affrontent au jugger », un sport de contact qui se joue avec un crĂąne de chien en guise de ballon. Au casino de la derniĂšre chance », on parie des capsules de biĂšre comme si les lendemains n’existaient pas. Quand s’allument enfin les nĂ©ons du dĂŽme du tonnerre », une horde de Wastelanders s’approche pour grimper Ă  mĂȘme la structure en mĂ©tal, rĂ©plique grandeur nature du lieu oĂč se dĂ©roulent les combats Ă  mort dans Mad Max 3. La foule rĂ©clame du sang et, sous elle, des binĂŽmes s’affrontent sous les hurlements
 d’inoffensives battes en mousse Ă  la main. À Wasteland, tout le monde a l’air cruel et complĂštement fou mais ce n’est qu’un jeu, commente Jared Butler, co-organisateur de l’évĂ©nement. On laisse justement derriĂšre nous tout ce qui divise l’argent, la politique, la religion. » Pour ce scĂ©nariste d’Hollywood, l’esthĂ©tique post-apocalyptique rencontre un tel engouement parce que les temps sont durs » et qu’elle porte en elle quelque chose de profondĂ©ment optimiste » C’est l’idĂ©e qu’il y a un aprĂšs, rĂ©sume-t-il. MĂȘme si le pire advient, il restera de la vie, il y aura d’autres communautĂ©s possibles. » Bien sĂ»r que l’Apocalypse ça va ĂȘtre moche. Mais si elle nous tombe dessus, au moins, il y aura un vrai redĂ©marrage » Beaucoup sont attirĂ©s par Wasteland parce que ce terrain vague reprĂ©sente un monde oĂč tout est Ă  rĂ©inventer. Lektor, un retraitĂ© de Las Vegas, vient chaque annĂ©e pour faire du troc de vieux objets et s’extraire d’une culture oĂč l’argent coule Ă  flot et oĂč tout doit toujours avoir l’air neuf pour avoir de la valeur. » L’imaginaire de l’effondrement le pousse, affirme-t-il, Ă  ĂȘtre inventif », ingĂ©nieux », moins futile ». Pour Becky, une infirmiĂšre urgentiste du Dakota du Sud, la perspective de l’Apocalypse est Ă  la frontiĂšre de l’ angoisse » et de la fascination » Bien sĂ»r que l’Apocalypse ça va ĂȘtre moche, concĂšde-t-elle. Mais si elle nous tombe dessus, il faut se dire qu’au moins, il y aura un vrai redĂ©marrage quand on n’a plus rien, on est tous Ă©gaux ! » DĂ©filĂ© de bikinis post-apocalyptique Truth vient tout juste d’ĂȘtre baptisĂ©e de son nom Wasteland ». Étudiante Ă  San Diego, elle en est Ă  son premier festival mais compte bien revenir tous les ans – jusqu’à la vraie Apocalypse », prĂ©cise-t-elle en riant. Au sein de la tribu » avec qui elle partage un campement, elle a trouvĂ© la possibilitĂ© d’une esthĂ©tique nouvelle » Dans le monde post-apocalyptique, les canons de beautĂ© ne sont pas les mĂȘmes, explique-t-elle. La femme n’a pas besoin d’ĂȘtre dĂ©licate et fragile pour ĂȘtre belle. Elle doit ĂȘtre forte, comme moi. » Ça me remplit de force et de confiance avant de retourner dans le monde rĂ©el » Lors du dĂ©filĂ© de bikinis post-apocalyptique, l’une des activitĂ©s les plus populaires du festival, la foule acclame sans discontinuer la prestation de tous les participants les jeunes, les vieux, les gros, les maigres, les hommes, les femmes et les transgenres. Leurs parties intimes sont drapĂ©es ou non dans du ruban adhĂ©sif, des cannettes de biĂšre, des lambeaux d’emballages. Ici, je peux ĂȘtre moi, poursuit Truth. Ca me remplit de force et de confiance avant de retourner dans le monde rĂ©el. » En pliant bagage le dernier jour, les festivaliers s’interrompent pour troquer des capsules Ă  l’effigie de leur tribu, petits souvenirs Ă  ramener dans l’autre monde. Mark Cordory, un costumier britannique et habituĂ© du festival, rĂ©flĂ©chit dĂ©jĂ  Ă  les utiliser comme ornement sur un blason Si l’Apocalypse arrive, je voudrais au moins que mon cadavre soit bien habillĂ©. » À Wasteland, l’humour est certainement la chose la mieux partagĂ©e. SUR LE MÊME SUJET > East Jesus, mirage hippie du dĂ©sert californien > AfrikaBurn la rĂ©volution en dansant > Le roman post-apocalyptique parfait guide pour survivre Ă  la fin du monde ? > Aujourd’hui, presque toutes les formes d’anticipation passent par l’effondrement » Photos © Laure Andrillon
Lun de ces prisonniers était un certain lieutenant-colonel John K. Waters, rien de moins que le propre gendre du général Patton. Patton et son armée se trouvaient à une centaine de kilomÚtres du camp de prisonniers, de sorte que la pensée des nazis massacrant les prisonniers de guerre américains et, en particulier son propre gendre, a dû hanter le général.
RĂ©pĂ©tition de la piĂšce de Vincent Macaigne, Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, au Théùtre National de Chaillot. Agathe Poupeney Le souvenir d'Avignon est encore intense. Des images de chaos, des mots gueulĂ©s Ă  la nuit par des comĂ©diens ivres de vie, une scĂšne qui s'illumine sous l'Ă©nergie d'un spectacle brĂ»lant par tous les bouts. Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, de Vincent Macaigne, adaptation empoisonnĂ©e et distordue de Hamlet, est une piĂšce excitante, excessive et qui avance sans garde-fou. Mais fini le ciel Ă©toilĂ© des soirĂ©es avignonnaises et le dĂ©cor dĂ©chirĂ© du cloĂźtre des Carmes, voici l'imposant Théùtre national de Chaillot et son grand escalier lisse comme l'ennui. C'est ici que Vincent Macaigne doit balancer des litres de sang aux visages des assassins du roi et faire se dresser un chĂąteau gonflable sorti d'un parc d'attractions. Pas facile. Vendredi 21 octobre, 19 heures. Les techniciens chargĂ©s de monter le dĂ©cor XXL de la piĂšce font une pause. Vincent Macaigne en profite pour investir le plateau avec ses comĂ©diens, auxquels il demande de monter et de descendre les marches de la salle Jean-Vilar pour se rendre compte de la portĂ©e des voix. Du théùtre physique, en direct. C'est qu'il faut tout rĂ©ajuster pour l'intĂ©rieur et tenir compte de la dimension du lieu. "Il faut surtout ne pas rester sur les acquis d'Avignon, explique Vincent Macaigne. Jouer, c'est un mouvement, un geste. Donc, je repars de zĂ©ro et c'est flippant." Il se lĂšve, dĂ©place un projecteur d'un demi-centimĂštre et appelle Ă  ses cĂŽtĂ©s Emmanuel Matte, un de ses acteurs, qui, lui aussi, file l'analogie "Tout est musculaire dans le fait de jouer. Il faut stimuler le corps et l'imaginaire." Un "chĂąteau gonflable planquĂ© sous la tour Eiffel"Et, question imaginaire, ça dĂ©mĂ©nage. Sur scĂšne, les comĂ©diens improvisent pour badigeonner le texte d'une couche d'actualitĂ©. Macaigne veille au grain. L'allusion Ă  Kadhafi n'y a pas rĂ©sistĂ©. Celle aux "IndignĂ©s" non plus. En revanche, cette interpellation lancĂ©e Ă  Claudius Ă  propos de son "chĂąteau gonflable Ă  la con planquĂ© sous la tour Eiffel" pourrait se retrouver dans le texte. Un texte qui malaxe Shakespeare, reprend quelques phrases de Virginia Woolf et intĂšgre des passages Ă©crits par Macaigne lui-mĂȘme. "Je parle d'une Europe en crise qui s'engage sur une voie rĂ©actionnaire qui me fait peur, souligne l'auteur et metteur en scĂšne. Hamlet aussi est un peu rĂ©ac en refusant d'aller de l'avant." Au moins, j'aurai laissĂ© un beau cadavre, de Vincent Macaigne Théùtre national de Chaillot, paris XVIe, jusqu'au 11 novembre. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Les techniciens ont repris leurs droits et leurs outils. Il y a du bruit, du mouvement, mais Vincent Macaigne continue, imperturbable, Ă  travailler avec les acteurs. Le tableau, vaste bordel bizarrement trĂšs contrĂŽlĂ©, mais on ne sait comment, ressemble au spectacle. Etrange jeu de miroirs. Il est pourtant l'heure de laisser le royaume de Danemark. Vincent Macaigne et Emmanuel Matte, chemises de bĂ»cherons canadiens sur le dos, remontent dans le hall, oĂč se dĂ©roule une soirĂ©e privĂ©e avec petits fours, robes chics et boutonniĂšres fleuries. L'apparition des deux hommes barbus et hirsutes produit son effet. La vie est dĂ©cidĂ©ment une grande scĂšne de spectacle. Au moins, j'aurai laissĂ© un beau cadavre, de Vincent Macaigne Théùtre national de Chaillot, paris XVIe, jusqu'au 11 novembre. Eric Libiot Les plus lus OpinionsChroniquePar GĂ©rald BronnerLa chronique d'AurĂ©lien SaussayPar AurĂ©lien Saussay, chercheur Ă  la London School of Economics, Ă©conomiste de l'environnement spĂ©cialiste des questions de transition Ă©nergĂ©tiqueChroniqueAbnousse ShalmaniLa chronique de Christophe DonnerChristophe Donner
Laissezbronzer les cadavres est un film rĂ©alisĂ© par HĂ©lĂšne Cattet et Bruno Forzani avec Elina Löwensohn, Marine Sainsily. Synopsis : La MĂ©diterranĂ©e, l’étĂ© : une mer d’azur, un UNE MICRO HISTOIRE ÉCONOMIQUE DU MONDE, DANSÉE fc08M7B.
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