Nous autres, civilisations contemporaines, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », assurait Paul ValĂ©ry. Mais proche ou lointaine, dans le temps comme dans l’espace, mythique ou rĂ©elle, fantasmĂ©e

30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 0907 Civilisations, nous sommes mortelles ! Reste Ă  le » savoir comme le prĂ©cisait Paul ValĂ©ry dans VariĂ©tĂ©s Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Et j'ose ajouter reste Ă  savoir si nous ne sommes pas dans la derniĂšre phase. Il n'est pas d’Ɠuvre humaine qui ne soit condamnĂ©e Ă  pĂ©rir. Cela va du moindre Ă©crit comme celui-ci Ă  la civilisation dans laquelle il s'insĂšre. Et les exemples ne manquent pas dans le monde. Celui qui aurait prĂ©dit au soir du 15 novembre 1532 que l'empire inca disparaĂźtrait sous les coups de douze Espagnols aurait risquĂ© sa vie. Le 16 au soir... On pourrait multiplier les exemples. Byzance, son empire et sa civilisation tombĂšrent en 1453 au milieu de querelles byzantines ». Vraie ou arrangĂ©e, nous est restĂ©e celle portant sur le sexe des anges ». Alors, la France de 2013 ? Comment ne pas ĂȘtre frappĂ© des similitudes internes avec les derniĂšres Ă©lucubrations de cette minoritĂ© de minoritĂ© et de ce gouvernement, dont on ne sait plus qui supporte l'autre, qui est la corde, qui est le pendu ? Comment ne pas ĂȘtre frappĂ© des similitudes externes au moment oĂč aujourd'hui, le mĂȘme gouvernement relance la question du droit de vote des Ă©trangers, alors qu'il subit et abandonne les zones de non-droit Ă  une nouvelle fĂ©odalitĂ© barbare ? Oui, les civilisations meurent. Elles meurent par la concomitance de fĂȘlures internes et externes qui en atteignent les Ɠuvres vives, maquillĂ©es par un hideux replĂątrage. Elles meurent Ă  cause des mannequins tonitruants aux pieds d'argile. Elles laissent des traces, et d'autres les remplacent. Elles meurent, soit parce qu'elles ont fait leur temps, soit parce qu'on n'a pas voulu traiter quand cela Ă©tait encore possible. Une civilisation Ă  visage humain Elisabeth KĂŒbler-Ross, dont les travaux font autoritĂ©, dĂ©gage cinq stades successifs lorsqu'un diagnostic fatal est annoncĂ© aux humains que nous sommes le dĂ©ni, la colĂšre, le marchandage, la dĂ©pression, l'acceptation. Reste Ă  savoir comment une sociĂ©tĂ© se comporte en la matiĂšre. Reste Ă  rĂ©flĂ©chir, peut-ĂȘtre Ă  agir. Agir, c'est avoir acceptĂ© d'entendre, c'est faire le bilan des possibles sans se masquer les impossibles, c'est, prendre l'une des voies ouvertes aprĂšs le stade d'acceptation laisser-aller, s'y diriger bravement, lĂ©guer pour que le tĂ©moignage perdure. Ici encore, les exemples historiques ne manquent pas, mais mieux vaut y rĂ©flĂ©chir que d'alourdir ce texte. Mieux vaut faire le bilan... sans nĂ©gliger l'espoir, mais sans s'y accrocher aveuglĂ©ment. Une conclusion provisoire C'est en ce sens qu'il faut comprendre les dĂ©parts, les envies de dĂ©part, ou au contraire les envies de rĂ©sistance, d'enracinement, les affirmations, parfois pĂ©tries de courage, parfois pures rodomontades. C'est en ce sens qu'il faut revoir les raisons que lancent haut et fort un Depardieu, les alibis financiers d'un Arnault et de tant d'autres intouchables. C'est en ce sens que nous continuerons. Published by Pierre-François GHISONI - dans LES PLONGEES DE L'ABSURDE

Nousautres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Paul Valéry Citations similaires : Nous autres les hommes, nous autres les
Les invitĂ©s du Point Jean-Paul Brighelli Alors que le thĂšme de l'immigration s'impose dans les programmes, Brighelli a lu "Les Derniers Jours", qui relate la chute de l'Empire romain d'Occident. L'empereur Caracalla son Ă©dit en 212 accorde la citoyennetĂ© romaine Ă  tout homme libre de l'empire. Une mesure dĂ©lĂ©tĂšre, selon Michel De Jaeghere. © Rama, Parmi les gros pavĂ©s Ă  apporter en vacances, je ne saurais trop vous recommander Les Derniers Jours-La Fin de l'Empire romain d'Occident, paru Ă  la fin 2014 aux Belles Lettres. En 600 pages Ă©rudites et fort bien Ă©crites est-ce parce que l'auteur, Michel De Jaeghere, est d'abord journaliste avant d'ĂȘtre historien qu'il sait raconter ?, on nous dit tout sur l'un des plus grands bouleversements civilisationnels de l'histoire de l'humanitĂ© comment en 200 ans, entre les IVe et Ve siĂšcles, un empire sĂ»r de lui et dominateur, comme aurait dit de Gaulle, a cĂ©dĂ© sous les coups d'une nuĂ©e de barbares, qui auraient laissĂ© aux anciens Romains leurs yeux pour pleurer s'ils ne les leur avaient prĂ©alablement arrachĂ©s. Invasions ou migrations ? Comme nous vivons nous-mĂȘmes dans un monde en proie Ă  toutes les menaces et que, comme le disait si bien ValĂ©ry, "nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles", Mme Vallaud-Belkacem a pensĂ© qu'il fallait vraiment insister sur la question de l'immigration "chance pour la France" nos bambins, si l'on en croit les programmes miraculeusement issus en avril dernier de ce que la France a de pire en matiĂšre d'historiens, Ă©tudieront la question en CM1 les vagues migratoires du Ve au Xe siĂšcle, en sixiĂšme un tiers de l'annĂ©e est censĂ© ĂȘtre consacrĂ© Ă  "la longue histoire de l'humanitĂ© et des migrations", thĂšme repris plus tard dans "romanisation et dĂ©buts du christianisme" et en cinquiĂšme "l'islam dĂ©buts, expansion, sociĂ©tĂ©s et cultures" et "les empires byzantin et carolingien entre Orient et Occident". Il fallait au moins ça. Il faut voir ce qui est Ă  l'Ɠuvre dans cette prĂ©sentation quelque peu biaisĂ©e. Michel De Jaeghere prĂ©cise que "l'appellation mĂȘme de grandes invasions, par quoi notre historiographie dĂ©signe les invasions barbares", est distincte de l'appellation allemande Völkerwanderung, qui signifie "migration de peuples". ForcĂ©ment les Allemands ne vont pas s'appeler eux-mĂȘmes barbares - puisque les barbares, en l'occurrence, c'Ă©taient eux, les Germains. Tout comme les assassins qui sĂ©vissent de l'autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e et ici aussi de temps en temps pensent ĂȘtre de vrais croyants. Dans le choix des termes, on devine l'orientation que la nouvelle historiographie officielle made in Rue de Grenelle entend donner aux programmes que le ministre a commandĂ©s. Le suicide d'une civilisation Le livre qui est un vrai livre d'histoire, l'auteur a eu tellement peur de passer pour un "journaliste" terme Ă©minemment mĂ©prisant dans la bouche de nos modernes profs d'histoire qu'il Ă©taie chacune de ses affirmations, chacun des faits Ă©noncĂ©s, de mille et une rĂ©fĂ©rences antiques et modernes - la bibliographie est particuliĂšrement riche. Mais sans que cela alourdisse la lecture - miracle d'une narration parfaitement maĂźtrisĂ©e. Qu'apprenons-nous, bĂ©otiens que nous sommes ? Que, comme le disait RenĂ© Grousset en 1946 dans son Bilan de l'histoire, "aucune civilisation n'est dĂ©truite du dehors sans s'ĂȘtre tout d'abord ruinĂ©e elle-mĂȘme, aucun empire n'est conquis de l'extĂ©rieur qu'il ne se soit prĂ©alablement suicidĂ©". Il ne s'agit plus, cette fois, d'un "suicide français" c'est une civilisation entiĂšre qui est poussĂ©e vers la sortie. Les barbares rappelons encore une fois que ce mot grec signifiait, Ă  l'origine, "ceux qui ne parlent pas grec" ont Ă©tĂ© invitĂ©s dans l'empire. Plus d'un million d'immigrĂ©s des Goths, des Huns, des Alains, des Vandales sont entrĂ©s pacifiquement en deçà du limes, cette ligne de fortifications naturelles Rhin et Danube ou artificielles qui jalonnait la frontiĂšre nord de l'empire. Ils sont venus faire Ă  Rome toutes sortes de mĂ©tiers, Ă  commencer par celui des armes aprĂšs l'Ă©dit de Caracalla 212 qui donnait la citoyennetĂ© romaine Ă  tous les habitants de l'empire, les candidats Ă  l'enrĂŽlement se sont rarĂ©fiĂ©s - puisqu'on n'avait plus besoin d'avoir recours Ă  un trĂšs long service sous les aigles romaines pour acquĂ©rir une citoyennetĂ© que l'on vous avait dĂ©cernĂ©e d'emblĂ©e. D'oĂč la nĂ©cessitĂ© de faire appel Ă  des mercenaires les Huns, ces Asiates, qui ont poussĂ© devant eux les multiples peuplades effarĂ©es de leur fĂ©rocitĂ©, ont Ă©tĂ© Ă  maintes reprises des auxiliaires prĂ©cieux des armĂ©es romaines, avant de leur tailler des croupiĂšres pour leur compte. L'empire Ă©tait trop beau, il avait, comme dit Giraudoux, "des dieux et des lĂ©gumes trop dorĂ©s" pour ne pas faire envie Ă  des tribus qui vivaient de rapines dans des steppes et des fondriĂšres. Évidemment, ces Ă©trangers infiltrĂ©s, bien qu'ils se soient parfois romanisĂ©s Ă  l'extrĂȘme, ont accueilli favorablement leurs anciens congĂ©nĂšres lorsqu'Ă  partir de la fin du IVe siĂšcle les frontiĂšres ont commencĂ© Ă  craquer de toutes parts. Si cela vous Ă©voque quelque chose et si vous pensez soudain que l'Ă©tude de l'histoire est pleine d'enseignements politiques pour le temps prĂ©sent, ce n'est pas ma faute. Ni celle de l'auteur. Des rapprochements qui se font tout seuls Michel De Jaeghere n'a pas besoin d'inciter aux rapprochements ils se font tout seuls. Les Romains ne font plus d'enfants, contrairement aux barbares. De grands latifundiaires ont accaparĂ© l'essentiel des richesses, et envoyĂ© dans les villes des foules dĂ©sƓuvrĂ©es et affamĂ©es. Le manque de bras explique le recours Ă  l'immigration, et Ă  la servitude volontaire de barbares qui travaillent les champs de leurs nouveaux patrons avant de s'en rendre maĂźtres. L'Ă©cole romaine n'est plus accessible qu'Ă  des Ă©lites, le reste de la plĂšbe parle une langue de jour en jour plus corrompue. Les intĂ©rĂȘts individuels l'emportent sur l'intĂ©rĂȘt collectif. Si les appareils photo existaient Ă  l'Ă©poque, les Romains de la dĂ©cadence ne feraient plus que des selfies. Et surtout, l'empire a atteint une taille critique qui le rend indĂ©fendable. L'Empire romain d'Orient a plus de cohĂ©sion - et quand les Arabes, au VIIe siĂšcle, auront conquis l'Égypte, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, il rĂ©sistera longtemps, ramenĂ© Ă  ses frontiĂšres naturelles, aux incursions de l'islam triomphant -, il faudra les Turcs pour qu'il s'effondre tout Ă  fait, 800 ans plus tard. Tout rapport avec une Europe qui s'est gonflĂ©e comme la grenouille de la fable, acceptant dans l'enthousiasme des nouveaux venus qui n'avaient ni les finances ni la culture adĂ©quates, serait bien sĂ»r exagĂ©rĂ©. Un miroir terrifiant Les historiens de profession reprocheront sans doute Ă  Michel De Jaeghere d'ĂȘtre journaliste. Et Ă  moi de cĂ©lĂ©brer - vraiment, il le mĂ©rite - un ouvrage Ă©crit par quelqu'un qui travaille au Figaro et Ă  Valeurs actuelles. Peu me chaut. C'est un remarquable ouvrage, qui se lit comme un roman - le roman de la fin des fins, qui en ce sens nous tend un miroir terrifiant. Je l'ai lu alors que je mettais la derniĂšre main Ă  un livre Ă  sortir Ă  la rentrĂ©e, intitulĂ© Voltaire ou le djihad, et consacrĂ© Ă  la mort de la culture europĂ©enne. J'y ai trouvĂ© de quoi alimenter mes soupçons. Comme disait Platon dans La RĂ©publique "Lorsque les pĂšres s'habituent Ă  laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maĂźtres tremblent devant leurs Ă©lĂšves et prĂ©fĂšrent les flatter, lorsque finalement les jeunes mĂ©prisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autoritĂ© de rien ni de personne, alors c'est lĂ , en toute beautĂ© et en toute jeunesse, le dĂ©but de la tyrannie." Et les grandes invasions peuvent dĂšs lors commencer, l'empire ne contre-attaquera plus, il leur a ouvert la porte. Michel De Jaeghere, Les Derniers jours- La fin de l'Empire romain d'Occident, Les Belles Lettres, 2014. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement Brighelli - De quoi meurent les civilisations ? Rire - Les grands textes des Grecs et des Romains Amusons-nous avec les textes, prĂ©sentĂ©s dans ce Point RĂ©fĂ©rences par les meilleurs spĂ©cialistes de la littĂ©rature grecque et latine. GrĂące Ă  eux, le contexte historique et biographique des “private jokes” antiques devient clair, les subtilitĂ©s de la langue et de la mĂ©trique, aisĂ©es Ă  comprendre. 17 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. ElleprĂ©tendait Ă  une domination Ă©ternelle, jusqu'au grand effondrement civilisationnel qu'a reprĂ©sentĂ© la PremiĂšre Guerre Mondiale. Guerre mondiale qu'un autre grand amateur de ruines et de monde mĂ©diterranĂ©en, Paul ValĂ©ry, avait dit : "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Johann Chapoutot
ï»żNous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulĂ©s Ă  pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siĂšcles avec leurs dieux et leurs lois, leurs acadĂ©mies et leurs sciences pures et appliquĂ©es, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions Ă  travers l’épaisseur de l’histoire, les fantĂŽmes d’immenses navires qui furent chargĂ©s de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, aprĂšs tout, n’étaient pas notre Ninive, Babylone Ă©taient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence mĂȘme. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abĂźme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la mĂȘme fragilitĂ© qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les Ɠuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les oeuvres de MĂ©nandre ne sont plus du tout inconcevables elles sont dans les n’est pas tout. La brĂ»lante leçon est plus complĂšte encore. Il n’a pas suffi Ă  notre gĂ©nĂ©ration d’apprendre par sa propre expĂ©rience comment les plus belles choses et les plus antiques, et les plus formidables et les mieux ordonnĂ©es sont pĂ©rissables par accident ; elle a vu, dans l’ordre de la pensĂ©e, du sens commun, et du sentiment, se produire des phĂ©nomĂšnes extraordinaires, des rĂ©alisations brusques de paradoxes, des dĂ©ceptions brutales de l’ n’en citerai qu’un exemple les grandes vertus des peuples allemands ont engendrĂ© plus de maux que l’oisivetĂ© jamais n’a créé de vices. Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, l’instruction la plus solide, la discipline et l’application les plus sĂ©rieuses, adaptĂ©s Ă  d’épouvantables d’horreurs n’auraient pas Ă©tĂ© possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anĂ©antir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualitĂ©s morales. Savoir et Devoir, vous ĂȘtes donc suspects ?Ainsi la PersĂ©polis spirituelle n’est pas moins ravagĂ©e que la Suse matĂ©rielle. Tout ne s’est pas perdu, mais tout s’est senti frisson extraordinaire a couru la moelle de l’Europe. Elle a senti, par tous ses noyaux pensants, qu’elle ne se reconnaissait plus, qu’elle cessait de se ressembler, qu’elle allait perdre conscience — une conscience acquise par des siĂšcles de malheurs supportables, par des milliers d’hommes du premier ordre, par des chances gĂ©ographiques, ethniques, historiques — comme pour une dĂ©fense dĂ©sespĂ©rĂ©e de son ĂȘtre et de son avoir physiologiques, toute sa mĂ©moire lui est revenue confusĂ©ment. Ses grands hommes et ses grands livres lui sont remontĂ©s pĂȘle-mĂȘle. Jamais on n’a tant lu, ni si passionnĂ©ment que pendant la guerre demandez aux libraires. Jamais on n’a tant priĂ©, ni si profondĂ©ment demandez aux prĂȘtres. On a Ă©voque tous les sauveurs, les fondateurs, les protecteurs, les martyrs, les hĂ©ros, les pĂšres des patries, les saintes hĂ©roĂŻnes, les poĂštes nationaux...Et dans le mĂȘme dĂ©sordre mental, Ă  l’appel de la mĂȘme angoisse, l’Europe cultivĂ©e a subi la reviviscence rapide de ses innombrables pensĂ©es dogmes, philosophies, idĂ©aux hĂ©tĂ©rogĂšnes ; les trois cents maniĂšres d’expliquer le Monde, les mille et une nuances du christianisme, les deux douzaines de positivismes tout le spectre de la lumiĂšre intellectuelle a Ă©talĂ© ses couleurs incompatibles, Ă©clairant d’une Ă©trange lueur contradictoire l’agonie de l’ñme europĂ©enne. Tandis que les inventeurs cherchaient fiĂ©vreusement dans leurs images, dans les annales des guerres d’autrefois, les moyens de se dĂ©faire des fils de fer barbelĂ©s, de dĂ©jouer les sous-marins ou de paralyser les vols d’avions, l’ñme invoquait Ă  la fois toutes les incantations qu’elle savait, considĂ©rait sĂ©rieusement les plus bizarres prophĂ©ties ; elle se cherchait des refuges, des indices, des consolations dans le registre entier des souvenirs, des actes antĂ©rieurs, des attitudes ancestrales. Et ce sont lĂ  les produits connus de l’anxiĂ©tĂ©, les entreprises dĂ©sordonnĂ©es du cerveau qui court du rĂ©el au cauchemar et retourne du cauchemar au rĂ©el, affolĂ© comme le rat tombĂ© dans la trappe...La crise militaire est peut-ĂȘtre finie. La crise Ă©conomique est visible dans toute sa force ; mais la crise intellectuelle, plus subtile, et qui, par sa nature mĂȘme, prend les apparences les plus trompeuses puisqu’elle se passe dans le royaume mĂȘme de la dissimulation, cette crise laisse difficilement saisir son vĂ©ritable point, sa ne peut dire ce qui demain sera mort ou vivant en littĂ©rature, en philosophie, en esthĂ©tique. Nul ne sait encore quelles idĂ©es et quels modes d’expression seront inscrits sur la liste des pertes, quelles nouveautĂ©s seront certes, demeure et chante Ă  demi-voix Mais l’espoir n’est que la mĂ©fiance de l’ĂȘtre Ă  l’égard des prĂ©visions prĂ©cises de son esprit. Il suggĂšre que toute conclusion dĂ©favorable Ă  l’ĂȘtre doit ĂȘtre une erreur de son esprit. Les faits, pourtant, sont clairs et impitoyables. Il y a des milliers de jeunes Ă©crivains et de jeunes artistes qui sont morts. Il y a l’illusion perdue d’une culture europĂ©enne et la dĂ©monstration de l’impuissance de la connaissance Ă  sauver quoi que ce soit ; il y a la science, atteinte mortellement dans ses ambitions morales, et comme dĂ©shonorĂ©e par la cruautĂ© de ses applications ; il y a l’idĂ©alisme, difficilement vainqueur, profondĂ©ment meurtri, responsable de ses rĂȘves ; le rĂ©alisme déçu, battu, accablĂ© de crimes et de fautes ; la convoitise et le renoncement Ă©galement bafouĂ©s ; les croyances confondues dans les camps, croix contre croix, croissant contre croissant ; il y a les sceptiques eux-mĂȘmes dĂ©sarçonnĂ©s par des Ă©vĂ©nements si soudains, si violents, si Ă©mouvants, et qui jouent avec nos pensĂ©es comme le chat avec la souris, — les sceptiques perdent leurs doutes, les retrouvent, les reperdent, et ne savent plus se servir des mouvements de leur du navire a Ă©tĂ© si forte que les lampes les mieux suspendues se sont Ă  la fin qui donne Ă  la crise de l’esprit sa profondeur et sa gravitĂ©, c’est l’état dans lequel elle a trouvĂ© le n’ai ni le temps ni la puissance de dĂ©finir l’état intellectuel de l’Europe en 1914. Et qui oserait tracer un tableau de cet Ă©tat ? Le sujet est immense ; il demande des connaissances de tous les ordres, une information infinie. Lorsqu’il s’agit, d’ailleurs, d’un ensemble aussi complexe, la difficultĂ© de reconstituer le passĂ©, mĂȘme le plus rĂ©cent, est toute comparable Ă  la difficultĂ© de construire l’avenir, mĂȘme le plus proche ; ou plutĂŽt, c’est la mĂȘme difficultĂ©. Le prophĂšte est dans le mĂȘme sac que l’historien. je n’ai besoin maintenant que du souvenir vague et gĂ©nĂ©ral de ce qui se pensait Ă  la veille de la guerre, des recherches qui se poursuivaient, des Ɠuvres qui se donc je fais abstraction de tout dĂ©tail et si je me borne Ă  l’impression rapide, et Ă  ce total naturel que donne une perception instantanĂ©e, je ne vois — rien ! — Rien, quoique ce fĂ»t un rien infiniment physiciens nous enseignent que dans un four portĂ© Ă  l’incandescence, si notre Ɠil pouvait subsister, il ne verrait — rien. Aucune inĂ©galitĂ© lumineuse ne demeure et ne distingue les points de l’espace. Cette formidable Ă©nergie enfermĂ©e aboutit Ă  l’invisibilitĂ©, Ă  l’égalitĂ© insensible. Or, une Ă©galitĂ© de cette espĂšce n’est autre chose que le dĂ©sordre Ă  l’état de quoi Ă©tait fait ce dĂ©sordre de notre Europe mentale ? — De la libre coexistence dans tous les esprits cultivĂ©s des idĂ©es les plus dissemblables, des principes de vie et de connaissance les plus opposĂ©s. C’est lĂ  ce qui caractĂ©rise une Ă©poque ne dĂ©teste pas de gĂ©nĂ©raliser la notion de moderne et de donner ce nom Ă  certain mode d’existence, au lieu d’en faire un pur synonyme de contemporain. Il y a dans l’histoire des moments et des lieux oĂč nous pourrions nous introduire, nous modernes, sans troubler excessivement l’harmonie de ces temps-lĂ , et sans y paraĂźtre des objets infiniment curieux, infiniment visibles, des ĂȘtres choquants, dissonants, inassimilables. OĂč notre entrĂ©e ferait le moins de sensation, lĂ  nous sommes presque chez nous. Il est clair que la Rome de Trajan, et que l’Alexandrie des PtolĂ©mĂ©es nous absorberaient plus facilement que bien des localitĂ©s moins reculĂ©es dans le temps, mais plus spĂ©cialisĂ©es dans un seul type de mƓurs et entiĂšrement consacrĂ©es Ă  une seule race, Ă  une seule culture et Ă  un seul systĂšme de bien! l’Europe de 1914 Ă©tait peut-ĂȘtre arrivĂ©e Ă  la limite de ce modernisme. Chaque cerveau d’un certain rang Ă©tait un carrefour pour toutes les races de l’opinion ; tout penseur, une exposition universelle de pensĂ©es. Il y avait des Ɠuvres de l’esprit dont la richesse en contrastes et en impulsions contradictoires faisait penser aux effets d’éclairage insensĂ© des capitales de ce temps-lĂ  les yeux brĂ»lent et s’ennuient... Combien de matĂ©riaux, combien de travaux, de calculs, de siĂšcles spoliĂ©s, combien de vies hĂ©tĂ©rogĂšnes additionnĂ©es a-t-il fallu pour que ce carnaval fĂ»t possible et fĂ»t intronisĂ© comme forme de la suprĂȘme sagesse et triomphe de l’humanitĂ© ?Dans tel livre de cette Ă©poque — et non des plus mĂ©diocres — on trouve, sans aucun effort — une influence des ballets russes, — un peu du style sombre de Pascal, — beaucoup d’impressions du type Goncourt, quelque chose de Nietzsche, — quelque chose de Rimbaud, — certains effets dus Ă  la frĂ©quentation des peintres, et parfois le ton des publications scientifiques, — le tout parfumĂ© d’un je ne sais quoi de britannique difficile Ă  doser !... Observons, en passant, que dans chacun des composants de cette mixture, on trouverait bien d’autres corps. Inutile de les rechercher ce serait rĂ©pĂ©ter ce que je viens de dire sur le modernisme, et faire toute l’histoire mentale de l’ sur une immense terrasse d’Elsinore, qui va de BĂąle Ă  Cologne, qui touche aux sables de Nieuport, aux marais de la Somme, aux craies de Champagne, aux granits d’Alsace, — l’Hamlet europĂ©en regarde des millions de il est un Hamlet intellectuel. Il mĂ©dite sur la vie et la mort des vĂ©ritĂ©s. Il a pour fantĂŽmes tous les objets de nos controverses ; il a pour remords tous les titres de notre gloire ; il est accablĂ© sous le poids des dĂ©couvertes, des connaissances, incapable de se reprendre Ă  cette activitĂ© illimitĂ©e. Il songe Ă  l’ennui de recommencer le passĂ©, Ă  la folie de vouloir innover toujours. Il chancelle entre les deux abĂźmes, car deux dangers ne cessent de menacer le monde l’ordre et le saisit un crĂąne, c’est un crĂąne illustre. — Whose was it ? — Celui-ci fut Lionardo. Il inventa l’homme volant, mais l’homme volant n’a pas prĂ©cisĂ©ment servi les intentions de l’inventeur nous savons que l’homme volant montĂ© sur son grand cygne il grande uccello sopra del dosso del suo magnio cecero a, de nos jours, d’autres emplois que d’aller prendre de la neige Ă  la cime des monts pour la jeter, pendant les jours de chaleur, sur le pavĂ© des villes... Et cet autre crĂąne est celui de Leibniz qui rĂȘva de la paix universelle. Et celui-ci fut Kant, Kant qui genuit Hegel qui genuit Marx qui genuit...Hamlet ne sait trop que faire de tous ces crĂąnes. Mais s’il les abandonne!... Va-t-il cesser d’ĂȘtre lui-mĂȘme ? Son esprit affreusement clairvoyant contemple le passage de la guerre Ă  la paix. Ce passage est plus obscur, plus dangereux que le passage de la paix Ă  la guerre ; tous les peuples en sont troublĂ©s. Et moi, se dit-il, moi, l’intellect europĂ©en, que vais-je devenir ?... Et qu’est-ce que la paix ? La paix est peut-ĂȘtre, l’état de choses dans lequel l’hostilitĂ© naturelle des hommes entre eux se manifeste par de crĂ©ations, au lieu de se traduire par des destructions comme fait la guerre. C’est le temps d’une concurrence crĂ©atrice, et de la lutte des productions. Mais Moi, ne suis-je pas fatiguĂ© de produire ? N’ai-je pas Ă©puisĂ© le dĂ©sir des tentatives extrĂȘmes et n’ai-je pas abusĂ© des savants mĂ©langes ? Faut-il laisser de cĂŽtĂ© mes devoirs difficiles et mes ambitions transcendantes ? Dois-je suivre le mouvement et faire comme Polonius, qui dirige maintenant un grand journal ? comme Laertes, qui est quelque part dans l’aviation ? comme Rosencrantz, qui fait je ne sais quoi sous un nom russe ?— Adieu, fantĂŽmes ! Le monde n’a plus besoin de vous. Ni de moi. Le monde, qui baptise du nom de progrĂšs sa tendance Ă  une prĂ©cision fatale, cherche Ă  unir aux bienfaits de la vie les avantages de la mort. Une certaine confusion rĂšgne encore, mais encore un peu de temps et tout s’éclaircira ; nous verrons enfin apparaĂźtre le miracle d’une sociĂ©tĂ© animale, une parfaite et dĂ©finitive fourmiliĂšre. »1919
Linsoutenable lĂ©gĂšretĂ© de notre civilisation. Mag. 15/04/2020 | Ibrahim Tabet « Nous autres civilisations, nous savons maintenant . que nous sommes mortelles » Paul ValĂ©ry. La pandĂ©mie du coronavirus souligne non seulement “ l’insoutenable lĂ©gĂšretĂ© de l’ĂȘtre” mais de notre civilisation postmoderne et postindustrielle. Est-il concevable que, malgrĂ© les progrĂšs de
Sujets d'ordre bibliographique regroupĂ©s ici Livre sur la dynastie des Lagides Citer SalmanasarConnaissez-vous un livre qui traite de la dynastie des Lagides ? Citer ClioDELLA MONICA , Madeleine Les derniers pharaons Maisonneuve & Larose vous le conseille le plus prĂ©cis en français Ă  ma connaissance. -Qui et/ou que lire sur l'Egypte ancienne ?Citer Louis-AugusteDĂ©sireux d'Ă©toffer mes biens maigres connaissances sur la civilisation de l'Egypte ancienne, je fais appel Ă  vous pour me donner les "auteurs-rĂ©fĂ©rence", les historiens de la pĂ©riode, reconnus pour leur sĂ©rieux, leur connaissance profonde de cette civilisation, leur finesse d'analyse...etc. Alors, qui faut-il absolument lire sur l'Egypte ? Citer KittenJe ne saurais pas vous donner de rĂ©fĂ©rences prĂ©cises car je ne possĂšde aucun ouvrage relatif Ă  la Civilisation Ă©gyptienne en gĂ©nĂ©ral. Comme d'habitude, mes livres concernent les souveraines, et si jamais vous ĂȘtes amenĂ© Ă  vous y intĂ©resser on ne sait jamais je vous recommande les Ă©tudes suivantes, trĂšs sĂ©rieuses et trĂšs complĂštes, Ă©crites par les plus grands auteurs Nefertari, l'aimĂ©e de Mout de Christian Leblanc biographies trĂšs recherchĂ©es sur les Ă©pouses, filles et fils de RamsĂšs II La reine mystĂ©rieuse de Christiane Desroches-Noblecourt retrace la vie passionnante de la reine-pharaon. III de AgnĂšs Cabrol contient non seulement la biographie de ce pharaon, mais aussi celles de son pĂšre, sa mĂšre, ses frĂšres, ses soeurs, sa Grande Epouse, ses concubines, ses fils, ses filles. et Akhenaton de Christian Leblanc toute l'histoire de ce couple plus que cĂ©lĂšbre. A ne pas ce, si vous ne vous intĂ©ressez pas vraiment aux reines, laissez tomber. Mais il n'en demeure pas moins que ces ouvrages sont tout se qu'il y a de plus complet, et s'appuient sur des recherches historiques et archĂ©ologiques. Aucun rĂ©cit romancĂ©, au contraire, tout est constatations, Ă©tudes et hypothĂšses.[/u] Citer IzarraLes ouvrages de Christiane Desroches-Noblecourt sont en gĂ©nĂ©ral bien faits et complets. Sinon, pour une vue plus gĂ©nĂ©rale, je vous conseille l'histoire de l'Egypte de Nicolas Grimal. Citer SalmanasarEn effet,cher Louis-Auguste,comme izarra,je vous conseillerais "Histoire de l'Égypte ancienne" de Nicolas Grimal,qui couvre tout les pĂ©riodes allant de la prĂ©histoire jusqu'Ă  la conquĂȘte grecque,et qui est aussi trĂšs bien documentĂ© et offre aussi une trĂšs bonne analyse. De plus,en plus de l'histoire proprement dit,ce livre donne des renseignements sur l'Ă©volution de l'art Ă©gyptien sculptures,Ă©critures,architectures,ainsi que les moeurs cultes mortuaires etc,,Ă  travers les Ăąges. Il y a aussi les livres de BĂ©atrix Midant-Reynes,si vous vous intĂ©resser Ă  la prĂ©histoire de l'Égypte. Quoi qu'il en soit, j’ai bien apprĂ©ciĂ© ces deux livres,c'est d'ailleurs pour cela que je les ait achetĂ© . Il y a encore d'autres bon livres que j'ai lu sur l'Égypte ancienne,ainsi que de bonnes biographies sur certains pharaons et reines d'Egypte, mais ces lectures remontant Ă  quelques annĂ©es, je ne me souviens plus des auteurs,et mĂȘme parfois des titres. Citer HamorYoyotte est un bon spĂ©cialiste de l'Egypte ancienne. Sinon il faut retourner aux sources HĂ©rodote et Plutarque semblent s'imposer, aprĂšs il y a tous les autres, ils sont innombrables et mĂȘme s'il y a du romancĂ©, il est important de connaĂźtre la vision qu'avaient les contemporains de cette grande Egypte. Citer Louis-AugusteNicolas Grimal semble faire l'unanimitĂ©. Je commencerai donc par lui. Jean Yoyotte, oui, maintenant que vous me donnez son nom, cela me dit quelque chose. Un ami m'a conseillĂ© les ouvrages de Claire Lalouette. Qu'en pensez-vous ? Citer ClioNicolas Grimal est une excellente rĂ©fĂ©rence mais attention Ă  ne pas ĂȘtre dĂ©couragĂ©, son Histoire de l'Egypte ancienne chez Fayard est un pavĂ©... Personnellement je trouve Desroches-Noblecourt meilleure quand elle parle que quand elle Ă©crit. SacrĂ©e bonne femme quand bouquins de Claire Lalouette chez Champs Flammarion sont trĂšs bien vous commencez, pourquoi ne pas tenter une approche par les oeuvres avec Oeuvres choisies, l'art Ă©gyptien au Louvre de Florence MaruĂ©jol chez Scala le commentaire d'une oeuvre est alors l'occasion d'Ă©tudier diffĂ©rents aspects de la civilisation complĂ©ment un petit tour du cĂŽtĂ© d'HĂ©rodote ou de Strabon n'est pas dĂ©nuĂ© de si vous avez l'occasion de passer par le MusĂ©e du Louvre n'oubliez pas la librairie trĂšs bien achalandĂ©e sur le sujet cĂŽtĂ© textes comme illustrations. Citer KeikozEn effet, comme on l'a dit Nicolas Grimal est Ă  la fois trĂšs complet et savant, mais de taille Ă  dĂ©courager le total nĂ©ophyte... Ca reste une trĂšs bonne rĂ©fĂ©rence, peut-ĂȘtre plus lisible chez Fayard qu'en poche... Je crois que comme source intĂ©ressante il existe un recueil de papyri et textes Ă©gyptiens trĂšs plaisants Ă  la lecture HĂ©rodote Ă©tant une source tout de mĂȘme pĂ©riphĂ©rique..., traduits. Mais je n'en retrouve plus le titre... -Documentation sur peinture et sculpture Ă©gyptiennesCiter GrenouilleJ’aimerais trouver de la documentation sur l'Ă©volution de la peinture et de la sculpture Ă©gyptienne, savez vous ou je pourrais en trouver? Ou alors si quelqu'un sait m'aider, merci. Citer The irishIl existe un livre traitant de ce sujet et que je possĂšde moi mĂȘme, il est trĂšs bien illustrĂ© et les commentaires sont tout Ă  fait intĂ©ressants L'Egypte de Dietrich WILDUNG aux Ă©ditions CITADELLES. Je vous le conseille. -Pharaons des XVIII-XIXĂšmes dynastiesCiter DeckJe fais des recherches concernant les XVIIIe et XIXe dynasties. Pourriez- vous me donner des noms d'ouvrages ou des liens vers sites Internet pour pouvoir pousser mes recherches ?J’ai rĂ©cemment lu un ouvrage sur AkhĂ©naton "AkhĂ©naton" de Gilbert SinouĂ©. En auriez vous d'autres Ă  me proposer ? Ou bien y a t-il dĂ©jĂ  des liens que je n'ai pas vus sur le forum ? Citer ZunkirPour des biographies de souverains et souveraines de la pĂ©riode C. Desroches-noblecourt, La reine mystĂ©rieuse Hatchepsout, J'ai Lu Poche, 2003id., Toutankhamon, Pygmalion, 2004id., Ramses II, LGF, Ramses II, Souverain des souverains, DĂ©couvertes Gallimard, Nefertari, Le Rocher, 1999 cet ouvrage concerne en fait les femmes et les enfants de Ramses II ThĂšbes 1250 av. RamsĂšs II et le RĂȘve du pouvoir absolu, Autrement, Ramses III, Histoire d'un rĂšgne, Pygmalion, 1997 XXĂš Dynastie, mais toujours intĂ©ressantUn ouvrage sur la pĂ©riode qui vous intĂ©resse vient tout juste de sortir, mais je n'ai pas notĂ© la rĂ©fĂ©rence ... Quoiqu'il en soit, vous avez toujours la possibilitĂ© de vous rĂ©fĂ©rer aux ouvrages gĂ©nĂ©raux de et sur l'histoire de l'Egypte Ancienne. Citer DeckConnaissez vous un recueil relatant les principaux Ă©vĂšnements de ces dynasties ? Citer ZunkirIl n'y a pas d'ouvrages traitant spĂ©cifiquement de l'histoire de cette pĂ©riode Ă  part Le monde des Ramses pour la fin du Nouvel Empire. Il faut donc voir du cĂŽtĂ© des ouvrages gĂ©nĂ©raux, comme Histoire de l'Egypte ancienne existe en format poche ; ou bien De l'Afrique Ă  l'Orient, l'Egypte des pharaons et son rĂŽle historique, 1800-330 avant notre Ăšre, Ellipses, 2005. Sinon en plus fouillĂ© il y a le trĂšs bon L'Egypte et la vallĂ©e du Nil, tome 2 De la fin de l'Ancien Empire Ă  la fin du Nouvel Empire, Clio, L'Empire des Ramses, Flammarion, Champs, 1987. Il a prĂšs de 20 ans, mais c'est un livre de grande qualitĂ©. Citer Deshays Yves-MarieQuelques rĂ©fĂ©rences - Akhenaten and Nefertiti en anglais de Cyril ALDRED - Thames and Hudson, London 1973. TrĂšs belles NĂ©fertiti une reine de lĂ©gende, une biographie magistrale de Philipp VANDENBERG, Ă©ditions Pierre Belfond, format de poche un registre plus poĂ©tique NĂ©fertiti et le rĂȘve d'Akhnaton, les mĂ©moires d'un scribe, d'AndrĂ©e CHEDID Roman/Flammarion, 1974. Citer CaidLa famille du pharaon Ahmose I egalement connu comme Amosis I.Il crea la 18e dynastie aux environ de 1550 BC-1525 BC, apres avoir vaincu et chasse les I epousa Ahmose-Nefertari, qui etait egalement sa aura plusieurs enfants- Merytamun – l'ainee des enfants d'Ahmose-Nefertari, mourra jeune- Tair – fille de Satamun – 2e fille d'Ahmose-Nefertari, mourra jeune Ahmose-Sipair – l'aine des garcon avec Ahmose-Nefertari mourra enfant - Ahmose-Meritamon – 3e fille avec Ahmose-Nefertari deviendra reine Amenhotep I – 3e fils avec Ahmose-Nefertari , deviendra pharaon en succedant a son pereSatkames – 4e fille avec Ahmose-Nefertari mourra a l'age de 30ans Henttameh – fille de ThenthapiQuelques momies, consultables ici ... Epouse et soeur d'Ahmose I, NefertariCiter Son association Ă  certaines rĂ©alisations de son Ă©poux est trĂšs Ă©troite, elle fut la premiĂšre reine Ă  assumer la fonction sacerdotale de Divine Adoratrice d'Amon ; en tant qu' Ă©pouse du dieu », elle rĂ©organisa le culte, y gagnant en prestige au point de devenir une sainte patronne de la nĂ©cropole thĂ©baine, avec une barque qui Ă©tait sortie lors des processions liĂ©es aux grandes Leur fille Merytamun -Ouvrage de rĂ©fĂ©rence sur le Moyen Sargon d'AkkadConnaissez-vous un ouvrage qui prĂ©sente en dĂ©tail le moyen empire faits, pharaons, complexes funĂ©raires, statuaire ? Citer DeckSur les Pharaons, vous pouvez toujours vous reporter au Dictionnaire des Pharaons de Pascal Vernus et Jean Yoyotte, dont vous avez la rĂ©fĂ©rence dans la BibliothĂšque ! Citer EthelbertLe problĂšme de cette pĂ©riode est qu'il y a peu de sources archĂ©ologiques sauf pour les complexes funĂ©raires construits en dur, et donc peu d'ouvrages qui y sont relatifs. À dĂ©faut d'un ouvrage consacrĂ© Ă  la pĂ©riode, il faut aller farfouiller dans diffĂ©rents ouvrages, gĂ©nĂ©ralistes ou plus pointus - Egypte - Le Temps des pyramides, coll. Univers des Formes - Kemp Egypt, a social history - Kemp Egypt - Anatomy of a civilization - Grimal N., L'Egypte ancienne - Vandier, Manuel d'archĂ©ologie Ă©gyptienne, tome 2 Et j'en oublie plein, mais tu devrais trouver une liste beaucoup plus complĂšte dans la partie "BibliothĂšque" de ce forum. Si tu parles allemand, tu peux essayer de chercher des ouvrages de D. Wildung, qui est d'aprĂšs ce que m'en disaient mes profs de l'Ecole du Louvre le spĂ©cialiste mondial de cette pĂ©riode. Je ne sais pas si certains de ses ouvrages ont Ă©tĂ© traduits en français, en revanche. Citer SophranesDans l'excellente collection Nouvelle Clio du PUF il y a un De la fin de l'AE Ă  la fin du NE, de Vandersleyen. Mais je ne sais pas si ça correspond Ă  ce que tu recherches. C'est dense mais passionnant car problĂ©matisĂ© et gĂ©nĂ©ralement, il y a peu de choses sur l'archi dans cette collection. C'est pas trop histoire de l'art. Citer Sargon d'AkkadMerci, je vais dĂ©jĂ  me dĂ©brouiller avec tout ça. L'Ancien et le Moyen Empire sont les pĂ©riodes que je trouve les plus passionnantes dans l'histoire de Égypte car leur pĂ©riode est assez mal connue. Cela ne fait pas partie du sujet mais est-il vrai que la chambre funĂ©raire de la pyramide d'Amenemhat Ier n'a jamais Ă©tĂ© fouillĂ©e Ă  cause de la prĂ©sence d'eau dans la tombe ? Citer PascalDe Wildung "l'Age d'Or de l'Egypte" est la seule synthĂšse grand public Ă  ma connaissance qui porte exclusivement sur le Moyen Empire avec les deux premiĂšres PĂ©riodes IntermĂ©diaires. Bien qu'un peu ancien, le livre est illustrĂ© de nombreuses photographies N&B; et peut se trouver assez facilement en bibliothĂšque. RĂ©ponse Ă  Ethelbert l'ouvrage de Wildung que je mentionnais est entiĂšrement traduit. Il est Ă©ditĂ© chez l'Office du Livre. _________________Tous les dĂ©sespoirs sont permis
Ouvrage Vous autres, civilisations, savez maintenant que vous ĂȘtes mortelles. De la contre-utopie; Pages: 201 Ă  202; Collection: Études de littĂ©rature des xx e et xxi e siĂšcles, n° 96; Autres informations ⼟ ISBN: 6-9; ISSN: 2260-7498; DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10756-9.p.0201; Éditeur: Classiques Garnier; Mise en ligne par Paul ValĂ©ry 1871-1945, La Crise de l’esprit 1919 Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulĂ©s Ă  pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siĂšcles avec leurs dieux et leurs lois, leurs acadĂ©mies et leurs sciences pures et appliquĂ©es ; avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions Ă  travers l’épaisseur de l’histoire, les fantĂŽmes d’immenses navires qui furent chargĂ©s de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, aprĂšs tout, n’étaient pas notre affaire. Élam, Ninive, Babylone Ă©taient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence mĂȘme. Mais France, Angleterre, Russie
 ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abĂźme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la mĂȘme fragilitĂ© qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les oeuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les oeuvres de MĂ©nandre ne sont plus du tout inconcevables elles sont dans les journaux. ⁂ Ce n’est pas tout. La brĂ»lante leçon est plus complĂšte encore. Il n’a pas suffi Ă  notre gĂ©nĂ©ration d’apprendre par sa propre expĂ©rience comment les plus belles choses et les plus antiques, et les plus formidables et les mieux ordonnĂ©es sont pĂ©rissables par accident ; elle a vu, dans l’ordre de la pensĂ©e, du sens commun, et du sentiment, se produire des phĂ©nomĂšnes extraordinaires, des rĂ©alisations brusques de paradoxes, des dĂ©ceptions brutales de l’évidence. Je n’en citerai qu’un exemple les grandes vertus des peuples allemands ont engendrĂ© plus de maux que l’oisivetĂ© jamais n’a créé de vices. Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, l’instruction la plus solide, la discipline et l’application les plus sĂ©rieuses, adaptĂ©s Ă  d’épouvantables desseins. Tant d’horreurs n’auraient pas Ă©tĂ© possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anĂ©antir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualitĂ©s morales. Savoir et Devoir, vous ĂȘtes donc suspects ? ⁂ Ainsi la PersĂ©polis spirituelle n’est pas moins ravagĂ©e que la Suse matĂ©rielle. Tout ne s’est pas perdu, mais tout s’est senti pĂ©rir. Un frisson extraordinaire a couru la moelle de l’Europe. Elle a senti, par tous ses noyaux pensants, qu’elle ne se reconnaissait plus, qu’elle cessait de se ressembler, qu’elle allait perdre conscience — une conscience acquise par des siĂšcles de malheurs supportables, par des milliers d’hommes du premier ordre, par des chances gĂ©ographiques, ethniques, historiques innombrables. Alors, — comme pour une dĂ©fense dĂ©sespĂ©rĂ©e de son ĂȘtre et de son avoir physiologiques, toute sa mĂ©moire lui est revenue confusĂ©ment. Ses grands hommes et ses grands livres lui sont remontĂ©s pĂȘle-mĂȘle. Jamais on n’a tant lu, ni si passionnĂ©ment que pendant la guerre demandez aux libraires. Jamais on n’a tant priĂ©, ni si profondĂ©ment demandez aux prĂȘtres. On a Ă©voquĂ© tous les sauveurs, les fondateurs, les protecteurs, les martyrs, les hĂ©ros, les pĂšres des patries, les saintes hĂ©roĂŻnes, les poĂštes nationaux
 Et dans le mĂȘme dĂ©sordre mental, Ă  l’appel de la mĂȘme angoisse, l’Europe cultivĂ©e a subi la reviviscence rapide de ses innombrables pensĂ©es dogmes, philosophies, idĂ©aux hĂ©tĂ©rogĂšnes ; les trois cents maniĂšres d’expliquer le Monde, les mille et une nuances du christianisme, les deux douzaines de positivismes tout le spectre de la lumiĂšre intellectuelle a Ă©talĂ© ses couleurs incompatibles, Ă©clairant d’une Ă©trange lueur contradictoire l’agonie de l’ñme europĂ©enne. Tandis que les inventeurs cherchaient fiĂ©vreusement dans leurs images, dans les annales des guerres d’autrefois, les moyens de se dĂ©faire des fils de fer barbelĂ©s, de dĂ©jouer les sous-marins ou de paralyser les vols des avions, l’ñme invoquait Ă  la fois toutes les puissances transcendantes, prononçait toutes les incantations qu’elle savait, considĂ©rait sĂ©rieusement les plus bizarres prophĂ©ties ; elle se cherchait des refuges, des indices, des consolations dans le registre entier des souvenirs, des actes antĂ©rieurs, des attitudes ancestrales. Et ce sont lĂ  les produits connus de l’anxiĂ©tĂ©, les entreprises dĂ©sordonnĂ©es du cerveau qui court du rĂ©el au cauchemar et retourne du cauchemar au rĂ©el, affolĂ© comme le rat tombĂ© dans la trappe
 La crise militaire est peut-ĂȘtre finie. La crise Ă©conomique est visible dans toute sa force ; mais la crise intellectuelle, plus subtile, et qui, par sa nature mĂȘme, prend les apparences les plus trompeuses puisqu’elle se passe dans le royaume mĂȘme de la dissimulation, cette crise laisse difficilement saisir son vĂ©ritable point, sa phase. Personne ne peut dire ce qui demain sera mort ou vivant en littĂ©rature, en philosophie, en esthĂ©tique. Nul ne sait encore quelles idĂ©es et quels modes d’expression seront inscrits sur la liste des pertes, quelles nouveautĂ©s seront proclamĂ©es. L’espoir, certes, demeure et chante Ă  demi-voix Et cum vorandi vicerit libidinem Late triumphet imperator spiritus Mais l’espoir n’est que la mĂ©fiance de l’ĂȘtre Ă  l’égard des prĂ©visions prĂ©cises de son esprit. Il suggĂšre que toute conclusion dĂ©favorable Ă  l’ĂȘtre doit ĂȘtre une erreur de son esprit. Les faits, pourtant, sont clairs et impitoyables. Il y a des milliers de jeunes Ă©crivains et de jeunes artistes qui sont morts. Il y a l’illusion perdue d’une culture europĂ©enne et la dĂ©monstration de l’impuissance de la connaissance Ă  sauver quoi que ce soit ; il y a la science, atteinte mortellement dans ses ambitions morales, et comme dĂ©shonorĂ©e par la cruautĂ© de ses applications ; il y a l’idĂ©alisme, difficilement vainqueur, profondĂ©ment meurtri, responsable de ses rĂȘves ; le rĂ©alisme déçu, battu, accablĂ© de crimes et de fautes ; la convoitise et le renoncement Ă©galement bafouĂ©s ; les croyances confondues dans les camps, croix contre croix, croissant contre croissant ; il y a les sceptiques eux-mĂȘmes dĂ©sarçonnĂ©s par des Ă©vĂ©nements si soudains, si violents, si Ă©mouvants, et qui jouent avec nos pensĂ©es comme le chat avec la souris, — les sceptiques perdent leurs doutes, les retrouvent, les reperdent, et ne savent plus se servir des mouvements de leur esprit. L’oscillation du navire a Ă©tĂ© si forte que les lampes les mieux suspendues se sont Ă  la fin renversĂ©es. ⁂ Ce qui donne Ă  la crise de l’esprit sa profondeur et sa gravitĂ©, c’est l’état dans lequel elle a trouvĂ© le patient. Je n’ai ni le temps ni la puissance de dĂ©finir l’état intellectuel de l’Europe en 1914. Et qui oserait tracer un tableau de cet Ă©tat ? Le sujet est immense ; il demande des connaissances de tous les ordres, une information infinie. Lorsqu’il s’agit, d’ailleurs, d’un ensemble aussi complexe, la difficultĂ© de reconstituer le passĂ©, mĂȘme le plus rĂ©cent, est toute comparable Ă  la difficultĂ© de construire l’avenir, mĂȘme le plus proche ; ou plutĂŽt, c’est la mĂȘme difficultĂ©. Le prophĂšte est dans le mĂȘme sac que l’historien. Laissons-les-y. Mais je n’ai besoin maintenant que du souvenir vague et gĂ©nĂ©ral de ce qui se pensait Ă  la veille de la guerre, des recherches qui se poursuivaient, des Ɠuvres qui se publiaient. Si donc je fais abstraction de tout dĂ©tail, et si je me borne Ă  l’impression rapide, et Ă  ce total naturel que donne une perception instantanĂ©e, je ne vois — rien ! — Rien, quoique ce fĂ»t un rien infiniment riche. Les physiciens nous enseignent que dans un four portĂ© Ă  l’incandescence, si notre Ɠil pouvait subsister, il ne verrait — rien. Aucune inĂ©galitĂ© lumineuse ne demeure et ne distingue les points de l’espace. Cette formidable Ă©nergie enfermĂ©e aboutit Ă  l’invisibilitĂ©, Ă  l’égalitĂ© insensible. Or, une Ă©galitĂ© de cette espĂšce n’est autre chose que le dĂ©sordre Ă  l’état parfait. Et de quoi Ă©tait fait ce dĂ©sordre de notre Europe mentale ? — De la libre coexistence dans tous les esprits cultivĂ©s des idĂ©es les plus dissemblables, des principes de vie et de connaissance les plus opposĂ©s. C’est lĂ  ce qui caractĂ©rise une Ă©poque moderne. Je ne dĂ©teste pas de gĂ©nĂ©raliser la notion de moderne, et de donner ce nom Ă  certain mode d’existence, au lieu d’en faire un pur synonyme de contemporain. Il y a dans l’histoire des moments et des lieux oĂč nous pourrions nous introduire, nous modernes, sans troubler excessivement l’harmonie de ces temps-lĂ , et sans y paraĂźtre des objets infiniment curieux, infiniment visibles, des ĂȘtres choquants, dissonants, inassimilables. OĂč notre entrĂ©e ferait le moins de sensation, lĂ  nous sommes presque chez nous. Il est clair que la Rome de Trajan, et que l’Alexandrie des PtolĂ©mĂ©es nous absorberaient plus facilement que bien des localitĂ©s moins reculĂ©es dans le temps, mais plus spĂ©cialisĂ©es dans un seul type de mƓurs et entiĂšrement consacrĂ©es Ă  une seule race, Ă  une seule culture et Ă  un seul systĂšme de vie. Eh bien! l’Europe de 1914 Ă©tait peut-ĂȘtre arrivĂ©e Ă  la limite de ce modernisme. Chaque cerveau d’un certain rang Ă©tait un carrefour pour toutes les races de l’opinion ; tout penseur, une exposition universelle de pensĂ©es. Il y avait des Ɠuvres de l’esprit dont la richesse en contrastes et en impulsions contradictoires faisait penser aux effets d’éclairage insensĂ© des capitales de ce temps-lĂ  les yeux brĂ»lent et s’ennuient
 Combien de matĂ©riaux, combien de travaux, de calculs, de siĂšcles spoliĂ©s, combien de vies hĂ©tĂ©rogĂšnes additionnĂ©es a-t-il fallu pour que ce carnaval fĂ»t possible et fĂ»t intronisĂ© comme forme de la suprĂȘme sagesse et triomphe de l’humanitĂ© ? ⁂ Dans tel livre de cette Ă©poque — et non des plus mĂ©diocres — on trouve, sans aucun effort — une influence des ballets russes, — un peu du style sombre de Pascal, — beaucoup d’impressions du type Goncourt, quelque chose de Nietzsche, — quelque chose de Rimbaud, — certains effets dus Ă  la frĂ©quentation des peintres, et parfois le ton des publications scientifiques, — le tout parfumĂ© d’un je ne sais quoi de britannique difficile Ă  doser !
 Observons, en passant, que dans chacun des composants de cette mixture, on trouverait bien d’autres corps. Inutile de les rechercher ce serait rĂ©pĂ©ter ce que je viens de dire sur le modernisme, et faire toute l’histoire mentale de l’Europe. ⁂ Maintenant, sur une immense terrasse d’Elsinore, qui va de BĂąle Ă  Cologne, qui touche aux sables de Nieuport, aux marais de la Somme, aux craies de Champagne, aux granits d’Alsace, — l’Hamlet europĂ©en regarde des millions de spectres. Mais il est un Hamlet intellectuel. Il mĂ©dite sur la vie et la mort des vĂ©ritĂ©s. Il a pour fantĂŽmes tous les objets de nos controverses ; il a pour remords tous les titres de notre gloire ; il est accablĂ© sous le poids des dĂ©couvertes, des connaissances, incapable de se reprendre Ă  cette activitĂ© illimitĂ©e. Il songe Ă  l’ennui de recommencer le passĂ©, Ă  la folie de vouloir innover toujours. Il chancelle entre les deux abĂźmes, car deux dangers ne cessent de menacer le monde l’ordre et le dĂ©sordre. S’il saisit un crĂąne, c’est un crĂąne illustre. — Whose was it ? — Celui-ci fut Lionardo. Il inventa l’homme volant, mais l’homme volant n’a pas prĂ©cisĂ©ment servi les intentions de l’inventeur nous savons que l’homme volant montĂ© sur son grand cygne il grande uccello sopra del dosso del suo magnio cecero a, de nos jours, d’autres emplois que d’aller prendre de la neige Ă  la cime des monts pour la jeter, pendant les jours de chaleur, sur le pavĂ© des villes
 Et cet autre crĂąne est celui de Leibniz qui rĂȘva de la paix universelle. Et celui-ci fut Kant, Kant qui genuit Hegel, qui genuit Marx, qui genuit
 Hamlet ne sait trop que faire de tous ces crĂąnes. Mais s’il les abandonne !
 Va-t-il cesser d’ĂȘtre lui-mĂȘme ? Son esprit affreusement clairvoyant contemple le passage de la guerre Ă  la paix. Ce passage est plus obscur, plus dangereux que le passage de la paix Ă  la guerre ; tous les peuples en sont troublĂ©s. Et Moi, se dit-il, moi, l’intellect europĂ©en, que vais-je devenir ?
 Et qu’est-ce que la paix ? La paix est peut-ĂȘtre, l’état de choses dans lequel l’hostilitĂ© naturelle des hommes entre eux se manifeste par des crĂ©ations, au lieu de se traduire par des destructions comme fait la guerre. C’est le temps d’une concurrence crĂ©atrice, et de la lutte des productions. Mais Moi, ne suis-je pas fatiguĂ© de produire ? N’ai-je pas Ă©puisĂ© le dĂ©sir des tentatives extrĂȘmes et n’ai-je pas abusĂ© des savants mĂ©langes ? Faut-il laisser de cĂŽtĂ© mes devoirs difficiles et mes ambitions transcendantes ? Dois-je suivre le mouvement et faire comme Polonius, qui dirige maintenant un grand journal ? comme Laertes qui est quelque part dans l’aviation ? comme Rosenkrantz, qui fait je ne sais quoi sous un nom russe ? Adieu, fantĂŽmes ! Le monde n’a plus besoin de vous. Ni de moi. Le monde qui baptise du nom de progrĂšs sa tendance Ă  une prĂ©cision fatale, cherche Ă  unir aux bienfaits de la vie les avantages de la mort. Une certaine confusion rĂšgne encore, mais encore un peu de temps et tout s’éclaircira ; nous verrons enfin apparaĂźtre le miracle d’une sociĂ©tĂ© animale, une parfaite et dĂ©finitive fourmiliĂšre. » Le20 juillet 2019 Ă  07:51:40 autisteConn58 a Ă©cri - page 3 - Topic La civilisation ne s'effondrera pas du 20-07-2019 07:02:13 sur les forums de jeuxvideo.com TLFi AcadĂ©mie9e Ă©dition AcadĂ©mie8e Ă©dition AcadĂ©mie4e Ă©dition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF1330 - 1500 MORTEL, -ELLE, adj. et − Adj. et − Adj. Qui est sujet Ă  la [En parlant d'un ĂȘtre vivant gĂ©n. un homme] Il y avoit lĂ  devant nous une crĂ©ature mortelle, convaincue de notre immortalitĂ© StaĂ«l,Allemagne, 1810, connais, monsieur, toute l'Ă©tendue de la perte que vous avez faite; mais, enfin, nous sommes tous mortels Jouy,Hermite, 1814, L'homme vint le dernier des animaux, parent de tous, et proche de quelques-uns. Les termes dont on le dĂ©signe encore aujourd'hui marquent son origine on l'appelle humain et mortel. A. France,Vie fleur, 1922, [P. mĂ©ton.]− [En parlant du corps de l'homme] Cette fiĂšvre qui ... gonflait Ă  la briser chaque veine, et dissĂ©quait chaque point de ce corps mortel en des millions de souffrances Dumas pĂšre, Monte-Cristo, 1846, ces griffes lĂ©gĂšres que la moindre douleur imprime sur un visage mortel Mauriac,Journal 1, 1934, [P. oppos. Ă  la partie immatĂ©rielle de l'homme l'Ăąme, l'esprit]RELIG. Corps mortel, chair mortelle. Et, maudissant Don Juan, lui jeta bas Son corps mortel, mais son Ăąme, non pas! Verlaine, ƒuvres compl., Jadis, 1884, DĂ©pouille mortelle, restes mortels. Cadavre. PrĂȘt Ă  dĂ©poser sa dĂ©pouille mortelle dans la terre Ă©trangĂšre Chateaubr.,MĂ©m., 1848, char emportant au PĂšre-Lachaise les restes mortels de Charles Hugo Verlaine, ƒuvres compl., Vingt-sept biogr. E. de Goncourt, 1896, sa dĂ©pouille, son enveloppe mortelle. Mourir. Quand l'Ăąme aura quittĂ© son enveloppe mortelle Maine de Biran,Journal, 1815, [P. oppos. Ă  des ĂȘtres immatĂ©riels dieux, anges] Si les anges daignoient revĂȘtir une forme mortelle pour apparoĂźtre aux hommes, ce seroit sous les traits de Maria Genlis,Chev. Cygne, 1795, est vrai qu'un vers d'HomĂšre ait subitement douĂ© Phidias du sentiment de la majestĂ© des dieux, lui ait appris Ă  la reprĂ©senter vivante Ă  des regards mortels Dusaulx,Voy. BarĂšge, 1796, race mortelle. La race humaine. Je veux ĂȘtre par toi prĂ©sent et favorable Ă  la race mortelle ValĂ©ry,VariĂ©tĂ© III, 1936, [En parlant de la condition de l'Homme] Existence, vie mortelle. Qu'il Ă©toit Ă©tonnant d'oser trouver des conformitĂ©s entre nos jours mortels et les Ă©ternels destins du maĂźtre du monde! Chateaubr.,GĂ©nie, jeudi. Ascension − Quelle belle fin de la vie mortelle de Notre-Seigneur JĂ©sus-Christ! Dupanloup,Journal, 1851, Par lĂ , la phrase de Vinteuil avait, comme tel thĂšme de Tristan par exemple, qui nous reprĂ©sente aussi une certaine acquisition sentimentale, Ă©pousĂ© notre condition mortelle, pris quelque chose d'humain qui Ă©tait assez touchant. Proust,Swann, 1913, Au fig. [En parlant d'un inanimĂ©] Qui peut pĂ©rir, disparaĂźtre. Il y avait tout l'amour dans leurs sourires mais ce n'Ă©tait qu'un pauvre amour mortel Beauvoir,Tous les hommes mort., 1946, Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles; nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d'empires coulĂ©s Ă  pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins descendus au fond inexplorable des siĂšcles... ValĂ©ry,VariĂ©tĂ© III, 1936, − Subst. Être LittĂ©r. Ranime-toi, foible mortel, Ă  ce spectacle actif de la nature Saint-Martin,Homme dĂ©sir, 1790, Quelle est cette Ă©toile qui file, Qui file, file, et disparaĂźt? − Mon enfant, un mortel expire; Son Ă©toile tombe Ă  l'instant. BĂ©ranger,Chans., 1829, Audacieux, aveugle, chĂ©tif, faible, grossier, humble, insensible, fortunĂ©, malheureux, misĂ©rable, pauvre, perfide, vil [En constr. dans des loc. figĂ©es]♩ Une simple mortelle. Une personne comme les autres. AprĂšs tout, Marie n'avait-elle pas Ă©tĂ© une simple mortelle, une faible femme qui avait connu toutes les misĂšres de la vie Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, Un heureux mortel. Une personne qui a de la chance. Je vous fĂ©licite, mon cher, vous ĂȘtes un heureux mortel Taine,Notes Paris, 1867, Les mortels. L'ensemble des humains, l'humanitĂ©. La lumiĂšre du jour si chĂšre aux mortels Chateaubr.,Martyrs, 1810, Le commun des mortels. Le plus grand nombre des hommes. M. Godeau ne pouvait plus respirer l'air du commun des mortels qui lui Ă©tait dĂ©parti Jouhandeau,M. Godeau, 1926, − AdjectifA. − Qui cause la mort. J'ai eu la bĂȘtise de consulter un mĂ©decin ... et bien entendu il m'a trouvĂ© trois ou quatre maladies mortelles MĂ©rimĂ©e,Lettres ctessede Montijo, 1841, Quelle, et si fine, et si mortelle, Que soit ta pointe, blonde abeille, Je n'ai, sur ma tendre corbeille, JetĂ© qu'un songe de dentelle. ValĂ©ry,Charmes, 1922, Être mortel Ă , pour qqn, qqc. L'heure oĂč l'ombre est mortelle Au voyageur suant qui s'arrĂȘte sous elle Barbier,Ïambes, 1840, Accident, breuvage, choc, combat, coup, danger, mal, pĂ©ril mortel; balle, blessure, dose, Ă©manation, maladie, menace, morsure, plaie mortelle.♩ Proverbe. Plaie d'argent n'est pas mortelle. Plaie d'argent n'est pas mortelle, dit-on; mais ces plaies-lĂ  ne peuvent pas avoir d'autre mĂ©decin que le malade Balzac,Illus. perdues, 1843, RELIG. CATHOL. PĂ©chĂ© mortel. PĂ©chĂ© qui enlĂšve Ă  l'Ăąme la grĂące de la vie Ă©ternelle. Ils communient tous les dimanches! Je vous garantis qu'ils n'accepteraient pas de vivre en Ă©tat de pĂ©chĂ© mortel Beauvoir,MĂ©m. j. fille, 1958, − P. hyperb. [CaractĂ©risant un subst. avec une valeur intensive]1. Qui est pĂ©nible, dĂ©sagrĂ©able ou ennuyeux Ă  mourir.− [Le subst. dĂ©signe des circonstances, un Ă©vĂ©nement auquel une pers. est confrontĂ©e] Il y a de cette ville Ă  cette autre dix mortelles lieues heures, deux heures mortelles pour le pauvre amoureux se passĂšrent ainsi, sans que M. MĂŒller vĂźnt Ă  bout de trouver l'Ă©tymologie de ranunculus Karr,Sous tilleuls, 1832, n'est pas de sa faute si je n'ai pas encore pris mal. Elle Ă©tablit dans les wagons des courants d'air mortels Mauriac,GĂ©nitrix, 1923, [Le subst. dĂ©signe le sentiment Ă©prouvĂ© face Ă  un Ă©vĂ©nement pĂ©nible ou ennuyeux] Puisque nous voici ensemble, ma chĂšre, dit-il en s'asseyant sur le sofa, au mortel dĂ©plaisir de Valentine, je suis rĂ©solu de vous entretenir d'une affaire assez importante Sand,Valentine, 1832, DaĂŻdha!!!» s'Ă©cria la foule... C'Ă©tait elle. Qui, sous l'horrible poids d'une angoisse mortelle, Au vague bruit d'enfants, par son coeur entendu, Était sortie au jour Ă  ses pas dĂ©fendu... Lamart.,Chute, 1838, DĂ©goĂ»t, ennui mortel; inquiĂ©tude, tristesse [En parlant d'un sentiment hostile] Qui est si aigu qu'il pourrait ĂȘtre homicide. Antipathie mortelle; ressentiment mortel. En butte Ă  la haine mortelle de ces hommes dont il dĂ©nonçait les crimes Clemenceau,Vers rĂ©paration, 1899, Ennemi mortel. Personne qui en hait une autre ou qui en est profondĂ©ment haĂŻe. Chacun y eĂ»t gardĂ© la parole pendant vingt minutes et fĂ»t restĂ© l'ennemi mortel de son antagoniste dans la discussion Stendhal,Souv. Ă©gotisme, 1832, Qui Ă©voque la mort, qui a les caractĂ©ristiques propres Ă  la mort. À ces mots, une pĂąleur mortelle couvrit le visage de Corinne StaĂ«l,Corinne, 1807, n'entendais aucun bruit. Ce silence mortel finit par m'effrayer si bien que je me levai sur la pointe des pieds nus et marchai vers la clartĂ© Duhamel,Notaire Havre, 1933, et Orth. [mɔ ʀtΔl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Sens passif sujet Ă  la mort» 1. fin xes. om mortal Passion, Ă©d. D'Arco Silvio Avalle, 339; ca 1160 subst. plusor mortal Eneas, 2285 ds 2. ca 1050 la mortel vithe St Alexis, Ă©d. Chr. Storey, 63; 3. 1269-78 richeces mortex Jean de Meun, Rose, Ă©d. F. Lecoy, 5227. B. Sens actif 1. ca 1100 qui souhaite la mort, qui porte la mort» sun mortel enemi Roland, Ă©d. J. BĂ©dier, 461; ca 1120-50 mortel serpent [Satan] Grant mal fist Adam, I, 2 ds 1155 mortel tirant Wace, Brut, 6131, ibid.; 2. ca 1100 une mortel bataille Roland, 658; id. mortel rage ibid., 747; 1155 mortel hĂ€ine Wace, op. cit., 14410, ibid. 1erquart xiiies. relig. chrĂ©t. pekiĂ© mortal Renclus de Molliens, Miserere, 71, 1, ibid.; 3. 1572 mortel poison Amyot, Hommes illustres, PompĂ©e, 50, Ă©d. GĂ©rard-Walter, ds ƒuvres. C. de mort, concernant la mort» 1130-40 cri mortel Geoffroi Gaimar, Estoire des Engleis, Ă©d. A. Bell, 4421 Li reis criad un cri mortel, L'aneme s'en vait ...; 1174-87 lit mortel ChrĂ©tien de Troyes, Perceval, Ă©d. F. Lecoy, 4816. Empr. au lat. mortalis sujet Ă  la mort, pĂ©rissable; humain, mortel; des mortels» − subst. ĂȘtre humain» − ; mortel, qui donne la mort», spĂ©c. mortale crimen, mortalia delicta pĂ©chĂ© mortel» dans la lang. chrĂ©t. FrĂ©q. abs. littĂ©r. 3398. FrĂ©q. rel. littĂ©r. xixes. a 7739, b 4143; xxes. a 3901, b 3280. Bbg. Henning Mortel, ange et dĂ©mon. Mod. Lang. Notes. 1938,

Surles pas de Paul Valéry -"nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles"-, Régis Debray prend la civilisation occidentale comme objet d'étude. Non pas pour une grande fresque historique et transversale mais pour l'étude des germes de sa croissance sur la terre d'Amérique, de ses cousinages et métissages avec l'Europe, et de son retour, que certains

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Lauteur se penche sur l’esthĂ©tisation du dĂ©clin de l’Occident, en partant du postulat de l’invention d’un genre proche mais distinct de la dystopie : la contre-utopie, qui est analysĂ©e comme le memento mori de la civilisation. Nombre de pages: 206; Parution: 07/04/2021; Collection: Études de littĂ©rature des xx e et xxi e
Ne nous laissons pas prendre par le discours culpabilisant de gouvernements dont les discours martiaux du style "nous sommes en guerre" cachent de plus en plus mal qu'ils ont failli Ă  leur tĂąche. Car cette image mĂȘme fait penser Ă  nos brillants stratĂšges des deux conflits mondiaux qui menaient une guerre selon les principes de la prĂ©cĂ©dente les causes des Ă©vĂšnements actuels, ce sont les rĂ©ductions budgĂ©taires qui, en Italie comme en France, ont conduit Ă  la faillite de systĂšmes hospitaliers qui Ă©taient parmi les meilleurs du monde, au nom du sacro-saint pacte de stabilitĂ© ; ce sont des pratiques d'Ă©vasion fiscale tolĂ©rĂ©es par les Gouvernements et par l'Union EuropĂ©enne qui ont englouti des hĂŽpitaux et des Ă©coles ; c'est la prioritĂ© aux profits des entreprises qui a conduit Ă  des dĂ©localisations sous des cieux bĂ©nis oĂč le coĂ»t du travail est dĂ©risoire ; c'est la dĂ©pendance qui en rĂ©sulte qui a causĂ© une pĂ©nurie des moyens de protection Ă©lĂ©mentaires, mĂȘme pour le personnel soignant ; c'est la soumission servile de nos soi-disant reprĂ©sentants, qui ne savent mĂȘme plus comment s'Ă©crivent les mots "intĂ©rĂȘt commun", aux lobbies industriels et commerciaux ; c'est l'Ă©goĂŻsme europĂ©en dĂ©jĂ  rĂ©vĂ©lĂ© Ă  l'occasion de la crise de la dette publique, qui va aujourd'hui jusqu'Ă  faire voler par un pays le matĂ©riel sanitaire destinĂ© Ă  un autre. Si cette crise ne conduit pas Ă  une remise en cause de nos fondamentaux Ă©conomiques et financiers, nous pourrons Ă©crire sur le fronton de nos mairies, en lieu et place de la devise de la RĂ©publique, cette phrase de Paul ValĂ©ry "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Car ce qui provoque l'effondrement des civilisations, c'est la sclĂ©rose d'institutions qui ne peuvent plus rĂ©pondre Ă  de nouveaux dĂ©fis. Et Paul ValĂ©ry ajoute "les circonstances qui enverraient les Ɠuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les Ɠuvres de MĂ©nandre ne sont plus du tout inconcevables. Elles sont dans les journaux".Et maintenant, l'article d'Attac ItalieUne des stratĂ©gies les plus efficaces mises en Ɠuvre dans toute situation d'urgence par les pouvoirs forts consiste Ă  culpabiliser les individus pour obtenir d'eux qu'ils intĂ©riorisent la narration dominante sur les Ă©vĂ©nements en cours, afin d'Ă©viter toute forme de rĂ©bellion envers l'ordre stratĂ©gie a Ă©tĂ© largement mise en Ɠuvre dans la derniĂšre dĂ©cennie avec le choc de la dette publique, prĂ©sentĂ© comme la consĂ©quence de modes de vie dĂ©raisonnables, oĂč l'on vivait au-dessus de ses moyens sans faire preuve de responsabilitĂ© envers les gĂ©nĂ©rations Ă©tait d'Ă©viter que la frustration due Ă  la dĂ©gradation des conditions de vie de larges couches de la population ne se transforme en rage contre un modĂšle qui avait donnĂ© la prioritĂ© aux intĂ©rĂȘts des lobbies financiers et des banques sur les droits des bien cette stratĂ©gie qu'on est est en train de dĂ©ployer dans la phase la plus critique de l'Ă©pidĂ©mie de a mis le roi Ă  nu et fait ressortir toutes les impostures de la doctrine systĂšme sanitaire comme celui de l'Italie, qui jusqu'il y a dix ans Ă©tait l'un des meilleurs du monde, a Ă©tĂ© sacrifiĂ© sur l'autel du pacte de stabilitĂ© des coupes budgĂ©taires d'un montant global de 37 milliards et une rĂ©duction drastique du personnel moins personnes, entre mĂ©decins et infirmiĂšres, avec pour brillant rĂ©sultat la disparition de plus de lits d'hĂŽpital – ce qui veut dire, s'agissant de la thĂ©rapie intensive de dramatique actualitĂ©, qu'on est passĂ© de 922 lits pour habitants en 1980 Ă  275 en cela dans le cadre d'un systĂšme sanitaire progressivement privatisĂ©, et soumis, lorsqu'il est encore public, Ă  une torsion entrepreneuriale obsĂ©dĂ©e par l'Ă©quilibre la mise Ă  nu du roi soit partie de la Lombardie est on ne peut plus illustratif cette rĂ©gion considĂ©rĂ©e comme le lieu de l'excellence sanitaire italienne est aujourd'hui renvoyĂ©e dans les cordes par une Ă©pidĂ©mie qui, au cours du drame de ces derniĂšres semaines, a prouvĂ© la fragilitĂ© intrinsĂšque d'un modĂšle Ă©conomico-social entiĂšrement fondĂ© sur la prioritĂ© aux profits d'entreprise et sur la prééminence de l'initiative remettre en question ce modĂšle, et courir ainsi le risque que ce soit tout le chĂąteau de cartes de la doctrine libĂ©rale qui s'Ă©croule en cascade ? Du point de vue des pouvoirs forts, c'est ainsi dĂ©marre la phase de culpabilisation des n'est pas le systĂšme sanitaire, dĂ©-financĂ© et privatisĂ© qui ne fonctionne pas ; ce ne sont pas les dĂ©crets insensĂ©s qui d'un cĂŽtĂ© laissent les usines ouvertes et encouragent mĂȘme la prĂ©sence au travail par des primes et de l'autre rĂ©duisent les transports, transformant les unes et les autres en lieux de propagation du virus ; ce sont les citoyens irresponsables qui se comportent mal, en sortant se promener ou courir au parc, qui mettent en pĂ©ril la rĂ©sistance d'un systĂšme efficace par chasse moderne, mais trĂšs ancienne, au semeur de peste est particuliĂšrement puissante, car elle interfĂšre avec le besoin individuel de donner un nom Ă  l'angoisse de devoir combattre un ennemi invisible ; voilĂ  pourquoi dĂ©signer un coupable les irresponsables », en construisant autour une campagne mĂ©diatique qui ne rĂ©pond Ă  aucune rĂ©alitĂ© Ă©vidente, permet de dĂ©tourner une colĂšre destinĂ©e Ă  grandir avec le prolongement des mesures de restriction, en Ă©vitant qu'elle ne se transforme en rĂ©volte politique contre un modĂšle qui nous a contraints Ă  la compĂ©tition jusqu'Ă  Ă©puisement sans garantir de protection Ă  aucun de Ă  nous comporter de façon responsable et faisons-le avec la dĂ©termination de qui a toujours Ă  l'esprit et dans le cƓur une sociĂ©tĂ© commençons Ă  Ă©crire sur tous les balcons Nous ne reviendrons pas Ă  la normalitĂ©, car la normalitĂ©, c'Ă©tait le problĂšme. »Pour ceux qui lisent l'Italien, le lien avec le texte original
Nicette jeunesse, ni ses juges n'accordaient plus le moindre crédit au dire de Paul Valéry, quand la premiÚre guerre mondiale avait déjà paru secouer notre monde sur ses bases : « nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous somme mortelles ». Cette formule trop frappée est' devenue une vieille scie. Le goût aujourd'hui n'est plus de l'invoquer bouch» bée, c'est de la
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulĂ©s Ă  pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins; descendus au fond inexplorable des siĂšcles avec leurs dieux et leurs lois, leurs acadĂ©mies et leurs sciences pures et appliquĂ©es, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions Ă  travers l’épaisseur de l’histoire, les fantĂŽmes d’immenses navires qui furent chargĂ©s de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, aprĂšs tout, n’étaient pas notre affaire. Et nous voyons maintenant que l’abĂźme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la mĂȘme fragilitĂ© qu’une vie. Paul ValĂ©ry, La Crise de l’esprit, 1919 - AgrĂ©gĂ© de Lettres modernes - Docteur Ăšs Lettres et Sciences Humaines Prix de ThĂšse de la Chancellerie des UniversitĂ©s de Paris - DiplĂŽmĂ© d’Etudes approfondies en LittĂ©rature française - DiplĂŽmĂ© d’Etudes approfondies en Sociologie - MaĂźtre de Sciences Politiques Voir tous les articles par brunorigolt Iltrace un parallĂšle entre le biologique et le civilisationnel. Il Ă©voque ValĂ©ry : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Il puise dans les thĂšses de Toynbee (La Grande Aventure humaine) et de Diamond (Effondrement). Comme Toynbee, il pense que les civilisations meurent par suicide. 30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 0947 Un lecteur a laissĂ© un commentaire sur le post prĂ©cĂ©dent, dont la pertinence est telle qu'elle me parait mĂ©riter une rĂ©ponse dĂ©taillĂ©e en post principal. Je me permets d'en recopier les passages pertinents Gilles et skept J'ai trouvĂ© sur ce site depuis peu quelques personnes que je comprends enfin et qui pensent, comme moi, que l'Ă©puisement des Ă©nergies fossiles qui est certain Ă  Ă©chĂ©ance connue est probablement un problĂšme plus urgent et plus mobilisateur que le RCA qui reste complexe Ă  comprendre. Alors que les lois de la physique et un esprit raisonnablement cartĂ©sien nous pousserait Ă  l'inverse. [ SIC la suite du commentaire me laisse penser que mon estimĂ© lecteur s'est un peu mĂ©langĂ© les pinceaux, il voulait dire probablement le contraire.... "comme nous y pousserait les lois de la physique et un esprit raisonnablement cartĂ©sien ..! ] Alors j'en profite, et j'aurais quelques questions Ă  vous poser qui me tracassent depuis un moment sans que personne, dans mon entourage, ne comprenne mĂȘme de quoi je parle alors y rĂ©pondre,... pouvez vous m'aidez Ă  Ă©claircir mes idĂ©es ? 1Pourquoi, Ă  votre avis, cet emballement politico-mĂ©diatique mondial sur le C02 et cette quasi "omerta" sur le Peak-Oil un peu moins depuis 1 an toutefois ? alors mĂȘme que la physique et un esprit raisonnablement cartĂ©sien nous pousserait au contraire 2Une question plus technique et moins cruciale que la 1°. Il semble y avoir sur ce blog une flopĂ©e de scientifiques, j'aimerai avoir leur avis sur la thĂ©orie de Svensmark Ă  propos de l'influence des rayonnements cosmiques sur la formation de nuages et donc sur le climat, la thĂ©orie est trĂšs "poĂ©tique" voire sĂ©duisante, Svensmark semble sĂ©rieux et compĂ©tent, mais je suis un peu mĂ©fiant vis Ă  vis de ses principaux promoteurs. Tient elle la route d'un point de vue scientifique ? .... Tout d'abord, Hema, comme on dit couramment Bienvenue au club ! Je vais d'abord rĂ©pondre rapidement Ă  l'hypothĂšse de Svensmark, qui a supposĂ© que l'activitĂ© solaire pouvait influencer la Terre en modulant le flux de rayonnement cosmiques frappant l'atmopshĂšre, ce qui changerait sa nĂ©bulositĂ© le mĂ©canisme Ă©tant donc assez complexe et loin de la simple augmentation de la puissance solaire actvitĂ© solaire-> plus grand champ magnĂ©tique-> moins de cosmique->moins de nuages-> plus de rayonnement arrivant au sol je n'ai pas d'avis a priori sur cette hypothĂšse; c'est une hypothĂšse Ă  Ă©tudier scientifiquement comme les autres. La critique principale est qu'il ne semble pas que les nuages soient influencĂ©s tant que ça par les rayons cosmiques, et de plus, les nuages peuvent avoir un effet inverse suivant leur composition et leur altitude, ils peuvent bloquer le rayonnement incident mais aussi augmenter l'effet de serre quand le ciel se couvre, il fait plus frais, mais une nuit nuageuse est moins froide qu'une nuit claire ! Mais il faut faire un certain nombre d'Ă©tudes complĂ©mentaires, dont l'expĂ©rience CLOUD, pour en ĂȘtre sĂ»r. On dĂ©couvrira peut etre aussi un autre phĂ©nomĂšne voisin mais diffĂ©rent dont on ne se doutait pas, ça arrive.... D'une façon gĂ©nĂ©rale, ces questions sont du ressort des climatologues, et je ne prĂ©tends pas l'ĂȘtre. L'avis que je donne ici est juste mon impression sur la "qualitĂ© gĂ©nĂ©rale" des preuves fournies, mais je respecte le travail des climatologues ayant Ă©tabli les faits dont il est question. Je suis Ă©galement assez mĂ©fiant vers les explications "c'est le Soleil", "c'est le mouvement des planĂštes", etc.. mon avis Ă©tant plutot qu'on donne trop confiance Ă  des explications dĂ©terministes par rapport Ă  la variabilitĂ© naturelle. Sur la question importante du "pourquoi", c'est Ă©galement une question que je me suis souvent posĂ©e. A priori, les deux crises, Ă©nergĂ©tiques et climatiques, jouent un rĂŽle comparable et devraient au moins le mĂȘme impact, mais en rĂ©alitĂ©, comme dit Hema, "les lois de la physique et un esprit cartĂ©sien" nous poussent Ă  donner un poids bien plus considĂ©rable Ă  l'effet des sources Ă©nergĂ©tiques sur notre sociĂ©tĂ© qu'aux variations climatiques. Toutes les corrĂ©lations connues montrent que le niveau de vie et les indicateurs humains pas seulement le PIB sont corrĂ©lĂ©s positivement Ă  la consommation Ă©nergĂ©tique, et ont peu Ă  voir avec la tempĂ©rature. On peut imaginer un seuil oĂč la variation climatique serait catastrophique, mais ce ne sont que des supputations tirĂ©es de thĂ©ories et de modĂšles informatiques compliquĂ©es, d'interprĂ©tation de donnĂ©es incertaines, alors que l'association entre sources d'Ă©nergie et niveau de vie est claire, Ă©vidente, historiquement, gĂ©ographiquement, et Ă©conomiquement clairement visible et incontestable. PrĂ©coniser de rĂ©duire les fossiles pour Ă©viter un changement de climat revient Ă  considĂ©rer qu' il est bien plus probable que nous sachions nous passer de fossiles plutot que nous sachions faire face aux consĂ©quences climatiques qu'ils produisent. Or cette assertion n'a strictement rien d'une Ă©vidence ! il ne s'agit pas ici de prouver qu'elle est fausse, il s'agit de s'interroger sur les bases sur lesquelles autant de gens l'adoptent comme une Ă©vidence, alors qu'il n'y a aucun fait clair qui le montre. De la mĂȘme façon que la question n'est pas de savoir si Dieu existe , mais de savoir pourquoi autant de gens y croient sans preuve, et de plus, curieusement, la plupart du temps sous la forme qui existe dans la sociĂ©tĂ© autour d'eux et pas sous la forme de ceux d'Ă  cĂŽtĂ© le trait le plus intrigant dans la religion n'est pas seulement la croyance, mais l'autocorrĂ©lation spatiale de cette croyance . C'est d'autant plus Ă©trange que non seulement il n'y a aucun fait qui le montre, mais que dans les pratiques Ă©conomiques, tout montre exactement le contraire. A commencer par le fait que nous cherchons constamment Ă  exploiter de nouvelles ressources fossiles, de plus en plus chĂšres et difficiles d'accĂšs, ce qui n'a aucun sens logique si la proposition prĂ©cĂ©dente est vraie, mais est totalement sensĂ© si elle est fausse. Bref le discours public AFFICHE une croyance et AGIT en fonction de la croyance inverse. Petit parallĂšle avec la religion on peut remarquer que beaucoup de reprĂ©sentants officiels de religions pronant en gĂ©nĂ©ral la simplicitĂ© et la pauvretĂ© volontaire n'ont pas rĂ©ellement agi comme si ils y croyaient eux-mĂȘmes ... Donc nous revenons Ă  la question d'Hema mais pourquoi afficher et "croire" la plupart du temps trĂšs sincĂšrement, lĂ  encore comme pour les religions autant Ă  une proposition si peu en rapport avec les faits connus, en en minimisant d'autres si Ă©videntes ? L'explication que je propose est qu'il y a une diffĂ©rence entre les deux dangers. Le danger Ă©nergĂ©tique, si nous ne savons pas le rĂ©soudre, est finalement mortel pour notre sociĂ©tĂ©. Si nous ne savons pas remplacer les fossiles, notre sociĂ©tĂ© s'Ă©teindra inexorablement, sous sa forme actuelle. Je ne parle pas du tout de disparition de l'humanitĂ©, je parle de la disparition du mode de vie qui caractĂ©rise la sociĂ©tĂ© moderne. Il porte donc en germe une idĂ©e insupportable, celle de la vieillesse et de la mort, une idĂ©e qui nous hante bien sĂ»r personnellement au cours de notre propre vie et que nous avons du mal Ă  admettre. Pire, il n'y a aucune morale derriĂšre ça. Ce n'est la faute de personne si les gisements s'Ă©puisent , ce sont des ressources finies, c'est tout. On pourrait ne plus les extraire, mais ça revient Ă  hĂąter la fin Ă  laquelle nous cherchons Ă  Ă©chapper. Il n'y a pas d'Ă©chappatoire. le danger Ă©nergĂ©tique nous met en face du tragique de l'existence humaine. Le danger climatique, lui , est bien diffĂ©rent. Nous y jouons un tout autre rĂŽle. Nous jouons un double jeu, doublement actif et non passif nous nous voyons comme la CAUSE principale de ce probleme, mais aussi comme le REMEDE potentiel. Nous sommes Ă  la fois une menace, et possiblement des hĂ©ros pouvant l'Ă©viter. Dans les deux cas, nous sommes maĂźtres de notre destin. MĂȘme notre caractĂšre menaçant flatte notre ego par notre capacitĂ© de nuisance - elle flatte notre illusion de toute puissance; le changement climatique met inconsciemment en scĂšne les histoires que nous aimons, les histoires de bons et de mĂ©chants, de Dr Jekyll et Mr Hyde, de Dark Vador et de Luke Skywalker. Elle parle Ă  notre inconscient. elle nous met au centre actif de l'histoire. Il est d'ailleurs frappant qu'une partie importante de la communautĂ© "piquiste" a developpĂ© une philosophie "survivaliste", ce qui permet de 'redramatiser" l'histoire. Le peak oil est alors perçu comme une catastrophe soudaine, plongeant le monde dans le chaos, un monde Ă  la Mad Max. LĂ  encore, cette mise en scĂšne permet de s'identifier au hĂ©ros solitaire, seul contre les Ă©lĂ©ments hostiles, et redonne une gratification narcissique Ă  notre individu si nous ne sommes pas capables de sauver la sociĂ©tĂ©, alors au moins, qu'on nous donne un rĂŽle qui nous permette de nous sauver nous-mĂȘmes ! Cependant, en gĂ©nĂ©ral, les gens prĂ©fĂšrent de beaucoup penser que nous trouverons des solutions techniques Ă  l'Ă©puisement des fossiles, mais qu'il ne tient qu'Ă  nous de le faire. D'oĂč la floraison dans l'esprit du public de toutes ces croyances Ă  l'existence de "solutions miracles" souvent inventĂ©es par des inventeurs gĂ©niaux et solitaires, persĂ©cutĂ©s par de grandes compagnies pĂ©troliĂšres et des Ă©tats accapareurs de taxes sur les carburants ..., et une tonalitĂ© gĂ©nĂ©rale du "si on veut on peut" dans tous les discours publics. Nous n'aimons pas qu'on nous dise que nous vieillissons, et encore moins que nous allons mourir, alors que ce sont deux certitudes incontestables. Seul le discours climatique nous permet de mettre en scĂšne les histoires que nous aimons nous raconter. Peut ĂȘtre faudrait-il changer la phrase de Paul ValĂ©ry "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles", en "Nous autres, civilisations, nous ne savons toujours pas que nous sommes mortelles " ... ???? Published by climatenergie - dans SociĂ©tĂ©
Introduction: « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Cette phrase cĂ©lĂšbre, rĂ©digĂ©e par Paul ValĂ©ry en 1919 figure dans un essai, publiĂ© Ă  la NFR, Ă©tant intitulĂ© La crise de L’Esprit, qui par ailleurs sert de dĂ©but de phrase Ă  son texte philosophique VariĂ©tĂ© I. La date indiquĂ©e nous indique dĂ©jĂ  le contexte histoire, nous sommes Ă  un an de la
Article Ă©crit par Ni film catastrophe, ni film de science-fiction, Park n’est que le miroir de notre monde Ă  l’abandon. Civilisations mortelles Si la GrĂšce antique est considĂ©rĂ©e Ă  l’unanimitĂ© comme le creuset de la civilisation occidentale, ainsi que le berceau des jeux olympiques, Sofia Exarchou nous offre ici un portrait sans pitiĂ© de sa dĂ©cadence justement Ă  travers les ruines du stade olympique Ă©difiĂ© pour les Jeux de 2004 dans lesquelles errent des jeunes gens dĂ©soeuvrĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s et des armĂ©es de chiens famĂ©liques. Ce n’est pas seulement une figure de style, une allĂ©gorie pour mettre en scĂšne un dĂ©sespoir cinĂ©matographique, mais une rĂ©alitĂ© car la GrĂšce a bel et bien Ă©tĂ© ruinĂ©e par les manoeuvres machiavĂ©liques de l’Union europĂ©enne comme l’a si bien montrĂ© le film de Costa-Gavras l’annĂ©e derniĂšre, Adults in the Room 2019. Paul ValĂ©ry l’avait prophĂ©tisĂ© dans La Crise de l’esprit en 1919, au sortir de la PremiĂšre Guerre mondiale, et l’Histoire l’a rĂ©alisĂ© et perfectionnĂ©. En sortant de ce film, nous ne pouvons que penser Ă  sa phrase qui en fait maintenant tout le sel Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Et mortifĂšres pourrions-nous ajouter en 2020 en raison de la pandĂ©mie, de la misĂšre et de notre absence totale d’avenir. Les ruines du capitalisme Mortelles, nous le sommes. Tout le film ne montre que ça, une jeunesse Ă  la dĂ©rive Ă  qui l’on ne propose rien d’autre que les ruines du capital, que des rĂȘves de plage et de fĂȘtes de pacotilles, avec la chair offerte et mollassonne des touristes de tous les pays, comme si la GrĂšce, ce pays issu d’une si belle civilisation, ne devait se contenter que des restes, et du rĂŽle de bronze-cul d’une Europe maintenant quasiment ruinĂ©e. En choisissant ce dĂ©cor de ruines qui n’ont rien Ă  voir bien sĂ»r avec celles, magnifiques et hiĂ©ratiques, du ParthĂ©non, la rĂ©alisatrice nous donne Ă  voir notre dĂ©chĂ©ance, notre crasse, notre incapacitĂ© Ă  crĂ©er du lien social et Ă  prĂ©server le patrimoine. Ce stade, qui n’a Ă  peine qu’un peu plus de dix ans, est laissĂ© Ă  l’abandon prouvant Ă  la fois la cupiditĂ© du capitalisme et l’inanitĂ© de ces Jeux olympiques qui ne sont plus qu’une infĂąme machine Ă  faire du fric et dont le report Ă  cause de coronavirus cette annĂ©e n’est qu’une avanie supplĂ©mentaire dans un ocĂ©an de mensonges et de malversations. Machine folle vers l’Apocalypse Dans ce dĂ©cor qui sert de cadre Ă  des enfants perdus, on pense bien sĂ»r Ă  Gomorra de Matteo Garrone 2008, mais la mafia en moins mĂȘme si on la sent poindre le bout de son nez comme si l’absence d’avenir ne pouvait que confiner au dĂ©sespoir et surtout Ă  la violence. C’est un film magnifique en certains points, complĂštement dĂ©sespĂ©rĂ©, mais qui offre un portrait impressionniste de notre sociĂ©tĂ©, mĂȘme si on en ressent Ă  chaque plan l’inutilitĂ© tant il crĂšve les yeux que le capitalisme est devenu maintenant une machine folle emballĂ©e vers l’apocalypse. Sofia Exarchou nous tend un miroir hĂ©las trĂšs rĂ©aliste de notre tout proche avenir et s’en explique d’ailleurs d’une maniĂšre parfaitement claire et sans ambiguĂŻtĂ© dans le dossier de presse du film A travers les histoires mĂȘlĂ©es des enfants du Village Olympique, Park tente de brosser le portrait d’une gĂ©nĂ©ration perdue qui a Ă©tĂ© dĂ©robĂ©e de son avenir. Entre les complexes sportifs Ă  l’abandon, les ruines et les nouveaux centres touristiques, le film croise le passĂ© glorieux de la GrĂšce avec sa dĂ©cadence rĂ©cente, peignant une sociĂ©tĂ© qui n’était pas prĂ©parĂ©e Ă  la chute brutale qu’elle a connue. Au cƓur de ces vestiges du passĂ©, le besoin d’appartenance des jeunes est vital et leurs efforts de plus en plus violents et futiles. »
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